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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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7 mars 2010

Soirée à Nantes, AVN et vins des îles latines

Dans la liste des initiatives permettant la découverte de quelques cuvées rares ou peu diffusées (du fait de leur production restreinte surtout), je veux parler des salons ouverts au grand public, une d'elles est passée plutôt inaperçue. Elle se déroulait à Nantes, du 2 au 6 mars, sous l'égide de la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire (CAB) et dans les locaux de la Maison des Vins de Loire, sise au coin de la Place du Commerce, entre Fnac et Gaumont, pour ceux qui connaissent le centre ville de la capitale bretonno-ligérienne.

Ainsi, après une conférence de presse, suivie d'une dégustation des vins bio de la région le mardi en fin d'après-midi, puis un atelier pédagogique pour les plus jeunes, sur le thème "Découverte de l'Agriculture biologique" le mercredi, la soirée du jeudi était notamment animée par Jacques Carroget, installé en Coteaux d'Ancenis, Jean-Pierre Robinot, venu de Jasnières ou encore Marc Pesnot, vigneron en Pays Nantais, avec une conférence sur le thème "Les Vins naturels". Le vendredi, une autre conférence voyait d'autres intervenants sur le thème de "La viticulture biologique", puis l'inauguration du salon, ouvert toute la journée du samedi, Les Vins bio du coin.

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Les intervenants du jeudi soir se sont donc attachés à faire part, aux quelques personnes présentes, de ce qui avait tracé leur voie, vers la production de vins naturels. Des rencontres, une part de remise en cause personnelle, un idéal qui se précise, au fil des années... Et de fortes convictions, tant il faut parfois aux vignerons, une bonne dose de détermination (seul intrant dans leur quotidien vineux!), pour s'opposer aux théories qui se veulent rationalistes, des tenants d'une viticulture aseptisée, conforme, en un mot, mondialisée!...

Bien sur, fut évoqué là, sans avoir la possibilité de larges développements, le tournant que représenteimg417 l'année 2010, en matière de production de vins biologiques. Et notamment le fait que devrait être adopté au 1er juillet prochain, le règlement européen sur la vinification biologique, applicable dès les prochaines vendanges. On en trouve aisément trace sur la toile, comme ici par exemple et comme chacun peut l'imaginer, son contenu fait encore débat!... Les vignerons bio français souhaitent souvent que ce règlement soit plus restrictif sur certains points. Bien sur, les positions de l'Europe septentrionale ont du mal à rejoindre celles des vignerons méridionaux, sur la chaptalisation et l'emploi de SO² notamment. Mais, des avancées sont néanmoins déterminantes, comme le fait que toute nouvelle technologie sera soumise à une étude approfondie, avant d'être adoptée et de revêtir, comme parfois naguère, le statut de panacée universelle!...

Pour les vignerons présents, il ne s'agit pas de se raidir outre mesure, car cette orientation essentielle s'inscrit dans un mouvement quasi universel : chaque jour, des exploitations agricoles, dans tous les secteurs, prennent une option vers le bio. Chaque jour, nombre de consommateurs se préoccupent davantage de ce qu'ils consomment. De temps en temps, certains marchés, dans le monde, s'ouvrent résolument à de telles démarches. Certes, il ne faut guère se départir d'une certaine vigilance, notamment quant aux résultats publiés récemment, sur la présence de résidus toxiques dans les vins conventionnels, afin qu'ils ne soient pas minimisés par une certaine frange de la profession, mais il n'est pas interdit de penser que ces évolutions auront tendance à fédérer vignerons passionnés et amateurs "francs buveurs", comme aime à les qualifier un des intervenants de jeudi soir.

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A l'issue d'une telle mise en bouche, c'est un quasi crime de lèse-majesté que de ne pas déguster et dîner ensuite au Picolo, nouveau bar à vins naturels, non loin du Quai de la Fosse, quartier animé du port de Nantes, dont les animateurs (du Picolo, pas du port!...) étaient d'ailleurs présents à cette conférence. Mais, ce n'est que partie remise!... Une prochaine visite à Nantes m'amènera certainement rue Mazagran.

En fait, j'avais réservé à une autre adresse sympathique, CasaVino, qui proposait une dégustation autour d'une sélection de vins en provenance de Sicile, de Sardaigne et de Pantelleria. Et me voici donc à la même table que trois couples de Nantais, la bonne trentaine urbaine, bien dans leurs baskets, curieux de découvertes, parce qu'ils en ont peut-être un peu assez d'avaler des couleuvres viniques de toutes sortes, même s'ils ne sont pas encore tout à fait prêts à se lancer sur la piste des aventures débridées, vécues parfois par les adeptes de vins naturels, ci-devant cités. Mais, ça pourrait venir!...

Au niveau des saveurs et des arômes, le thème suggérait à l'évidence une belle diversité, de quoi s'étonner quelque peu!... La première assiette, une poêlée de crevettes ail et persil faisait une belle entrée en matière, associée qu'elle était à un Costamolino 2008 de chez Argiolas, en DOC Vermentino di Sardegna. vigneti_alcamo_1_Cap sur la Sicile ensuite, avec un Nero d'Avola 2008 de Cusumano, solide azienda siciliana. Une expression franche et diserte, sans boisé post-moderne, ni trace de cépages "améliorateurs", pour accompagner un cannelloni à la napolitaine succulent.

Le maître des lieux, Armel Michenaud nous soumet au jeu de l'essuie-glace (ustensile automobile qui sert peu dans ces îles latines!...) et nous remet sur le bateau, afin de rejoindre de nouveau le sud de la Sardaigne. Le second rouge nous vient du même producteur que le premier blanc. Il s'agit d'un Perdera 2007, en DOC Monica di Sardegna, assemblage de monica, carignano et bovale sardo. Tout un programme!... Nuancé, en finesse, le compagnon idéal, pour l'occasion, d'une délicieuse paupiette de dinde au Marsala et poêlée de champignons. Ça vous fait saliver, non?...

Et justement, à propos de Marsala, vient le moment où Armel se lâche!... Il nous propose une assiette composée d'un morceau de pécorino sarde, d'une petite verrine de confiture de figue et d'une saucisse calabraise piquante!... Feu d'artifice!... C'est presque le temps de la méditation, surtout avec le vin proposé pour jouer avec ce plat : un Marsala Vergine Soleras de chez Martinez. Les rires augmentent. Les joues de nos jolies voisines rosissent. La soirée s'étire... Rêve de séjour (ou de retour) dans ces îles latino-lointaines... Un quai, dans une baie paisible, une eau plate, le profil bleu des montagnes voisines...

Et ce diable d'Armel qui en remet une couche!... Un dessert à base d'amaretti et nougat et un Passitto di Pantelleria, Sangue d'Oro 2006, de Carole Bouquet. Le zibibbo passerillé délivre des arômes d'orange confite et d'abricot sec. La bouche se tapisse d'une jolie matière, savoureuse et persistante. Vous avez dit méditation?...

Il me faut reprendre la route, saluer mes compagnons d'une soirée, remercier Armel pour ces heures gourmandes. Moins d'une heure de route, au creux de la nuit, pour repenser à ce projet, dont la teneur ne me quitte plus guère : parcourir les îles de la Méditerrannée, à la découverte des vins et des vignerons du berceau de l'humanité et de notre civilisation gourmande et vineuse... s'il en est!...

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