750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Pipette aux quatre vins
La Pipette aux quatre vins
Publicité
Newsletter
Pages
Derniers commentaires
Archives
La Pipette aux quatre vins
Visiteurs
Depuis la création 1 096 756
30 mai 2011

Vendredis du Vin # 36 : on va finir audouze!...

Je ne sais si François m'en voudra de ce titre quelque peu irrévérencieux, mais, c'est plutôt une sorte d'admiration, teintée de curiosité (à moins que ce ne soit l'inverse...), qui me l'inspire, au lendemain du #36 des Vendredis du Vin, pour lequel il fallait ouvrir un ou des flacons antérieurs à 2000. Je constate que certains en ont profité pour évacuer de leur cave quelques flacons poussiéreux, voire hors d'âge!... Une sorte de VdV nettoyeurs de printemps!... Et même, parfois, ouvrir quelques "collectors", qu'il est aisé, pour certains, de rapprocher de dates marquantes de notre Histoire.

248535_10150201738629666_850294665_6746074_3290439_n[1]   TP 2   27052011

La nuit promet d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse.
Saisi d'une sainte frousse,
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses...

Passons donc en revue, ces contributions. Et, en premier lieu, saluons cette noble attention et... ce sens du sacrifice (de PEL!) de quelques talentueux geeks, dont Antonin, au point de partir en quête d'un Château Léoville-Poyferré 1957, célèbre cru de St Julien qui, comme les autres, se relevait à peine du grand gel de février 1956, dans le genre ravageur!...

Valets volages et vulgaires, ouvrez mon sarcophage
Et vous, pages pervers, courrez au cimetière
Prévenez de ma part mes amis nécrophages
Que ce soir, nous sommes attendus dans les marécages...

Si l'Académie des Vins anciens propose parfois des séances incroyables, au cours desquelles, des Grands Crus septuagénaires rivalisent avec quelques cuvées nonagénaires, en plus ou moins bonne forme, ces vins traversant le temps dégagent parfois une réelle émotion, à défaut d'arômes gourmands et d'équilibres séducteurs... Souvent d'ailleurs, dans les différents comptes-rendus de ces VdV de mai, cette émotion transparaît... Un peu comme l'on s'arrête sur une date, dans un arbre généalogique qui vous rappelle que votre ancêtre est né en pleine tourmente révolutionnaire, ou le jour de Trafalgar!... (Oups! Mais comment faisaient-ils sans leur BlackBerry?...) Alors?... On brasse quelques souvenirs, au point de ne pas oser tirebouchonner ce flacon?... Même les photos prennent des teintes sépia!... J'en soupçonne même certaines d'avoir usé de l'iPhone : "Dis maman, tu n'as pas une photo de ma tendre enfance?..."

coline[1]   bb-224x300[1]   img403

Voici mon message :
Cauchemars, fantômes et squelettes, laissez flotter vos idées noires
Près de la mare aux oubliettes, tenue de suaire obligatoire...

C'est parti pour la machine à remonter le temps!... Premier arrêt avec Catherine - Une femme, des vins - Champeaux, qui ouvre un 1999, mais pas n'importe lequel : Gevrey-Chambertin 1er Cru Les... Champeaux, de Denis Mortet!... Pas donné à tout le monde, d'avoir son nom sur l'étiquette!... C'est class, en fait!... Joli choix!...

Un autre Bourgogne (la BL dépendance, ça!) avec Olivier Perotto, alias Le Darou, qui nous propose un Beaune 1er Cru Marconnets 1998 et nous rappelle à quel point une cuvée, ayant quelques années au compteur, est fragile et rarement loquace et exubérante. Prenez en soin, laissez-le s'installer dans votre verre et il ne peut que vous surprendre!...

Toujours 1998, avec Catherine Simon - Oh oui! - habitante du Centre-Loire tourangeau, qui évoque son élixir de jeunesse, un Graves du Château Chante L'Oiseau... qu'elle n'ose ouvrir, le réservant à d'autres circonstances moins virtuelles, sans doute.

Avec quelques temps de retard (le décalage horaire!) nous arrive le choix de Yannik Poirier - 1001 vins - de Québec, par un long courrier transatlantique. C'est qu'il commence à avoir des heures de vols (en vins!) notre québecois!... Très beaux choix, pour son repas d'anniversaire, avec notamment un Chinon Clos de la Dioterie 1997 de Charles Joguet, aux arômes typiques de ce cru, viandés, sanguins, de tripaille, qui en font souvent le compagnon idéal d'une belle cuisine d'abats!... Surtout quand il nous égare et se met à pinoter!...

chante-loiseauL-e1306495728905[1]

Lutins, lucioles, feux-follets, elfes, faunes et farfadets
Effraient mes grands carnassiers
Une muse un peu dodue me dit d'un air entendu : "Vous auriez pu vous raser."
Comme je lui fais remarquer deux-trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate,
Elle me lance un oeil hagard et vomit sans crier gare quelques vipères écarlates...

Continuons avec Bordeaux, puisque Isabelle et Daniel Sériot, tout à fait Rive Droite, nous proposent malgré tout un Grand Cru Classé de la rive gauche : Château Pontet-Canet 1996. Un Pauillac sur la puissance, dans un style très médocain de toute évidence, dont on attend de mesurer bientôt la progression annoncée, suite aux choix audacieux du domaine.

Séquence émotion encore, avec notre présidente à tous, Iris de Lisson, qui nous offre une sorte de cuvée de légende... La genèse d'une aventure coule de ce verre de la Cuvée Max Rutz 1996!... Un vin si rare qu'il nous pousse à gravir Les Échelles appuyées au mur qui nous sépare d'une autre vie...

Changeons de décénie, avec Matthieu Lluis, ou Matlebat, qui trouve ici matière à donner un sens à sa passion d'amateur de vin et de dégustation. Son Gevrey-Chambertin 1990, du Domaine Laurent exhale les parfums de la maturité. Le fruit se fait kirsché, l'humus le dispute aux arômes de champignon... Vous avez dit tertiaire?... A table, avec une petite volaille farcie, peut-être?... Laissez-vous tenter!...

img370

Vampires éblouis par de lubriques vestales,
Égéries insatiables chevauchant des Walkyries,
infernal appétit de frénésies bacchanales
Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie,
Satyres joufflus, boucs émissaires, gargouilles émues, fières gorgones,
Laissez ma couronne aux sorcières et mes chimères à la licorne...

Nostalgie encore, avec Steven et Peter, qui animent un nouveau blog - Le vin des cousins - à la devise appropriée : "Boire pour se souvenir". Deux bouteilles de Moulis, comme des talismans que l'on garde précieusement, sans vraiment oser dire le rôle qu'on leur confère... Les ouvrir serait une sorte de sacrilège!... Château Poujeaux 1990... un autre jour, peut-être... Saudade!...

Ravi de croiser ici la dernière présidente en date des VdV!... Nina Izzo - Lost in Wine - nous permet d'ouvrir le chemin des douceurs, celles qui portent souvent la trace d'un premier souvenir de vin, d'une première fois... Avec en plus, des images plein la tête, de journées délicieusement estivales du côté de Cerbère. A l'évidence, ce ne pouvait être qu'un Banyuls de L'Etoile 1989, à la liqueur teintée des saveurs et des nuances d'un passé déjà lointain... Que diriez-vous d'un souffle de tramontane?...

Retour à Bordeaux, avec Anne-Laurence Chauvel-Chadronnier, de Rouge, Blanc, Bulles... qui nous avoue un penchant pour une certaine forme de classicisme, avec ce St Julien, Château Léoville-Barton 1988, à la touch of class so british!... Ne serait-elle pas sous le charme d'Anthony Barton, Anne-Laurence?... Mais, c'est vrai que ce millésime 88 est un peu le symbole de l'échelle du temps bordelaise. Quelque part, juste entre une année résolument difficile, pour cause de météo automnale perturbée et d'autres qui firent basculer Bordeaux dans le too much!... Comme si les années d'un "réchauffement climatique annoncé" lançaient leurs émissaires pour nous prévenir : "Attention! Bordeaux va changer!..."

29022008 008   medoc   29022008 009

Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition,
L'air tellement accablé
Qu'on lui donnerait volontiers
Le Bon Dieu sans confession...

Après une heure de footing, deux heures de plage, la lecture de quelques pages et une glace aux fruits rouges et morceaux de chocolat, reprenons le fil des ces VDV #36.

Eva Robineau - Oenos - faisait certes partie des "sacrifieurs de PEL", mais elle aussi est passée par la case "liquoreux de papa"!... Pas de souvenir précis du domaine, mais clairement un Bonnezeaux 1985, au terme d'un repas festif pour ses 18 ans!... Angevine et ligérienne jusqu'au bout de l'iPhone!... Ou comment naît une passion, qui vous amène un jour, en haut des palmarès du Web 2.0!... En attendant mieux, c'est certain.

Dans la famille Web Machine, je voudrais le cousin d'Eva!... David Faria - Bicéphale buveur à ses heures - raille les soi-disant dinos de la blogosphère, ceux qui, comme son papa, ont commencé par acheter des flacons divers et variés, et à les garder sans crainte de les retrouver... avariés!... Comme nous, Monsieur Faria fit chauffer la CB, parfois, pour quelques Grands Crus certes, mais dans des millésimes... disons joyeusement corrigés!... Un Château de Fargues 1984, dans un millésime décrié, était sans doute vendangé sur de bonnes bases (à Yquem, 75% de la récolte furent conservés pour le Grand Vin, alors qu'en 82...), mais David craint pour son pancréas et ses papilles!... Au moins, les p'tits jeunes font gaffe à leur santé!... Ceci dit David, si nous croisons le verre un jour, je te garde un Bandol 1992 (dont je ne citerais pas le nom...), voire, s'il m'en reste, un Gevrey-Chambertin 1992!... Et tout cela pour le plus grand bien de tes zygomatiques!... Les grimaces, c'est un peu comme le rire, c'est bon pour entretenir les tissus du visage!...

Yquem 2

... S'il ne laissait, malicieux,
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d'un bond
Dans un concert de jurons,
Disant d'un ton pathétique...

Avant que la machine à remonter le temps ne s'emballe, place aux "nettoyeurs", aux "liquidateurs" de cave!... Parmi eux, Patrick Böttcher est, dit-on, Monomaniaquement Alsace, il n'en ouvre pas moins quelques flacons moins rieslingo-pétrolés!... Au milieu d'une rafale de Grands Crus des bords du Rhin (dont je verrais bien certains dans ma cave!), Patrick ouvre Crozes-Hermitage 1996, Saumur-Champigny 1993, St Estèphe 1990, entre autres!... Un sens aigu de l'ecclectisme!.. Bravo!...

Côté Jura et Haut-Doubs, on s'attendait à un Vin Jaune venu d'ailleurs. En fait, Olif a deux Rothschild de Pauillac à sa table!... Ni plus ni moins!... Château Lafite-Rothschild 1994 et Château Mouton-Rothschild 1987, qui se tiennent encore bien à table!... Des rois de Bordeaux et une altesse pour compléter le trio, version Roussette de Savoie Marestel 1987, du Domaine Dupasquier, quasi incontournable en Savoie. Des anniversaires familiaux bien arrosés, du côté de Pontarlier!...

From Belgium, Le Rustre, qui a fait ses études à Liège, ce qui doit suffire à alimenter une passion vineuse (à moins qu'elle ne soit vénéneuse, ou alors véné... non!...). Un compte-rendu à ne pas manquer sur son blog!... "Aaaaaahhh boire un beaujolpif nouveau de 20 ans et puis mourir". Et il le fait, le bougre!... Aaargh!... Heureusement, il ouvre aussi un joli vin de Loire : Bourgueil, Domaine le la Chevalerie Vieilles Vignes 1996. Les vieux meurent mais ne se rendent jamais!... Un titre inspiré par la proximité de Waterloo, peut-être?...

Au coeur de sa Bretagne, Adnane - partez en Escapades avec lui - évoque aussi ses émotions passées, autour de flacons, qui l'ont poussé à se passionner, sans arrières-pensées, pour des vins le faisant inévitablement voyager. Un Bandol Château Sainte Anne goûté au début des années 90, mais surtout un Margaux, Château Marquis de Terme 1978, "suffoquant de beauté, un soir d'été..." Un "Margaux de 4è classe", mais dont je garde également un beau souvenir, dans un millésime du début des années 80.

Pour faire le lien inter-générations, qui de mieux que Lola Sene - J'aime ton wine - qui s'est d'abord demandé ce qu'elle pourrait faire dans cette galère, du haut de ses 24 ans!... Et puis, comment ne pas évoquer sa rencontre avec Aimé Guibert, qui lui permit de déguster le premier millésime du Mas de Daumas Gassac : 1978!... Trente cépages, des arômes croquants de fruits rouges... et des souvenirs pour une vie de passionnée de vins!...

03042010 009   croupe   Août 07 002

... Que les damnés obscènes
Cyniques et corrompus
Fassent griefs de leurs peines
A ceux qu'ils ont élus,
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d'eux-mêmes
(Dédain suprême)...

Ca y est, la machine s'emballe!... Hub, de L'Oenothèque, vient de sortir deux bouteilles pour un 50è anniversaire. Des 1961 donc, souvent cité parmi les grands millésimes des sixties. Tout d'abord, un Santenay Clos de Tavannes, dont le bouchon permit à Hub de gagner une belle bataille!... Puis ensuite, un Rivesaltes du Domaine Sainte Lucie, dans une explosion d'arômes tertiaires. Belle journée là encore!...

Nathalie Merceron, alias Tiuscha, de Saveur Passion, est la première à nous entraîner vers le royaume des délices!... A sa table, un Pedro Ximenez Solera 1927 du Domaine Alvéar. Un peu le genre de flacon pour lequel, les mots manquent parfois, lorsqu'il s'agit d'en parler. Accompagné, comme il se doit, par un dessert infernal : un fondant truffé chocolat-cacahuète, crème fouettée, arrosée de caramel liquide!... Des volontaires pour le footing, demain matin?...

C'est Guillaume Nicolas-Brion - Du Morgon dans les veines - (un des sacrifieurs du PEL, voir plus haut!) qui nous apporte un des vins les plus étonnants de la série : Maury La Coume du Roy 1925, un grenache mis en bouteille en 2001, après avoir passé 76 ans en fûts de chêne!... Un nectar qui vous transporte dans l'espace-temps!... Et l'occasion aussi de saluer son ami Sébastien P, caviste à Metz, qui doit mettre la clé sous la porte, quelque peu amer!...

Enfin, Jean-Marc Imberdis - Le Vert et le Vin - clôture la série au son du canon!... Avec un "Premier Cru de St Emilion" nous dit l'étiquette, Château Canon 1914, dernier vin de paix, ou premier vin de guerre?... En tout cas, un souvenir fort dans une vie de passionné, là encore. 80 ans, une grand-mère qui se portait comme un charme... en 1994!...

090108 008

... Mais, déjà, le ciel blanchit,
Esprits, je vous remercie
De m'avoir si bien reçu.
Cocher, lugubre et bossu,
Déposez-moi au manoir
Et lâchez ce crucifix
Décrochez-moi ces gousses d'ail
Qui déshonorent mon portail...

En guise de conclusion, ne manquez pas les messages de Véronique Attard - Mas Coris - ou de Christian Bétourné - Littinéraires Viniques - dont on aurait pu croire qu'il allait évoquer, à son inimitable façon, un Cognac légendaire... ou un cigare fidèlien!... Une autre fois peut-être!...

Merci à toutes et tous pour votre participation et d'avoir permis ainsi, de lier les générations en bouteilles et sur le Web vinique!... J'espère n'avoir oublié personne dans ce long compte-rendu, mais de toute façon, Iris veille!... Et désormais, passons à autre chose... Vous êtes attendus au-delà des marécages!...

... Et me chercher sans retard,
l'ami qui soigne et guérit
la folie qui m'accompagne
Et jamais ne m'a trahi :
Champagne...

Publicité
Publicité
Commentaires
D
salut, j'ai pris beaucoup de plaisir a lire ce compte rendu...<br /> avec une joyeuse nostalgie, cette remontee dans le temps a ete un reel bonheur!<br /> ce serait un ENORME plaisir de croiser le verre!!!!
Répondre
F
Très riche, plein d'humour. Très joli texte. Merci d'avoir mentionné l'académie des vins anciens qui permet de partager des vins anciens dans la convivialité. Le 26 mai nous étions 38 pour 51 vins de tous âges dont des vins des décennies 20, 30, 40, 50, etc... <br /> Longue vie à la pipette et aux vendredis du vin !
Répondre
H
Merci pour ce compte rendu de très belle facture, à l'image de ce 3ème rendez-vous, où les VDViste ont voyagé dans le temps.
Répondre
C
Très joli compte-rendu.<br /> Sensibilité, humour, passion.<br /> Merci.
Répondre
M
Un bien beau Compte Rendu d'un Vendredi du Vin qui en a inspiré plus d'un et une... O12, ne fut pas pour autant de la partie qu'il ne nous en a pas moins guidé nos pas, nos bras et nos palais... Tsss, Fançois, sors de ce corps et rends-nous la pipette intacte !
Répondre
Publicité