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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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13 décembre 2011

Que reste-t-il de nos Bordeaux?...

Depuis quelques temps, j'ai cet air qui me trotte dans la tête... Que reste-t-il?... Pas... Graves... au moment d'arpenter les Pessac-Léognan!... Deux journées portes ouvertes et près de quarante châteaux et domaines à découvrir, sur les soixante-quinze que compte cette aire d'appellation, créée en 1987 sur plus de 1700 hectares. C'est sur l'ancienne Banlieue Prévôtale que se situent les seize Crus Classés de Graves. Alors, grandeur ou décadence au pays des alluvions millénaires de la Garonne?... Deux journées pour se faire une idée, se rassurer ou conforter quelques doutes. Et mesurer aussi tout ce qui sépare ces quelques GCC, largement pourvus financièrement, au point de se lancer, pour certains, dans des travaux titanesques quasi injustifiables (par les temps qui courent!), si ce n'est par une certaine forme de mégalomanie, de folie des grandeurs des propriétaires et actionnaires et ces micro-domaines familiaux, ne dépassant pas même cinq hectares parfois, dont on peut se demander comment ils tiennent la tête hors... du vin ou comment ils résistent aux sirènes de leurs célèbres et puissants voisins. D'autres enfin, dont on peut deviner le soulagement d'avoir vu surgir un investisseur, un mécène, un passionné sachant compter!... Toutes les composantes donc, d'un microcosme bordelais par le bout de la lorgnette d'un week-end sur les graves et par les chemins qui conduisent à Mérignac, Pessac, Canéjan, Villenave d'Ornon, Cadaujac, Léognan, Martillac et St Médard d'Eyrans. A nous les PL!...

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Météo chafouine au programme, ce qui complique l'approche de certains crus, dont les plus grands, pris d'assaut à trois semaines de l'ouverture des festivités de fin d'année. Quelques offres alléchantes qui peuvent justifier l'affluence, mais souvent, à y regarder de plus près, sur des millésimes parfois qualifiés de mal-aimés : 2005 en blanc, 2003 en rouge, même si quelques exceptions sont toujours là pour confirmer la règle!... Le décor, quant à lui, n'a rien d'hivernal. La forêt, lorsqu'elle n'est pas composée exclusivement de pins des Landes girondines, les quelques bois épars, sont toujours vêtus d'or. Les feuilles mortes ne se ramassent pas encore à la pelle!... Routes étroites, chemins de terre sablo-argileuse, parkings quelque peu collants, il est tant de confier notre itinéraire au GPS du bord!... En premier lieu, cap sur la Garonne et les graves alluviales de St Médard d'Eyrans.

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~ Château d'Eyran ~

Un château qui ne manque pas de charme!... Le doit-il à son architecture équilibrée, l'impression qu'il donne d'être une demeure traversant les siècles, bravant les tempêtes, épongeant les inondations garonnaises?... Ou encore aux personnages célèbres qui le hantent peut-être encore, hommes et femmes de lettres notamment, qui le fréquentèrent aux prétextes de cousinages, amours ou amitiés : Montaigne, Montesquieu, George Sand...

Il appartient actuellement à la famille De Sèze (dont un ancêtre fut d'ailleurs avocat de Louis XVI!), après les De Sallegourde (sic!), Dubernet et De Budos, dont Guilhem fut le premier bâtisseur en 1317 (et également neveu de Clément V). Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il fut occupé par les troupes allemandes et les vignes furent arrachées. Heureusement, le bouquet de magnolias de la cour, planté en 1855 dit-on, fait toujours l'admiration des visiteurs, en même temps que célébrer le fameux Classement des Crus de la Gironde.

La restauration du vignoble est assez récente, puisqu'il faut attendre l'arrivée d'un gérant, ou régisseur, Stéphane Savigneux, en 1984, pour reprendre la plantation des vignes, deux hectares chaque année (associés à quelques fermages), pour arriver à un total d'environ vingt hectares aujourd'hui : 50% de cabernet sauvignon, 45% de merlot et 5% de petit verdot, mais pas de cépages blancs à ce jour. Les sols sont assez homogènes, composés tantôt de graves sablonneuses et tantôt de graves sur un sous-sol argileux, assez typiques de cette partie du vignoble des Graves, située dans la bande de terre séparant autoroute et voie ferrée d'une part et fleuve d'autre part. Unité de terroir, mais malgré tout, quelques parcelles hétérogènes, comme le révèlent certaines périodes sèches, tel le début de l'été 2011, ce qui pourrait avoir quelques conséquences localisées sur la vigne, selon le vigneron.

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Agriculture conventionnelle affichée, "mais, on raisonne!..." souligne Stéphane Savigneux, amusé. Pratique de l'enherbement, mais pas de pratique bio, même si le vigneron semble mesurer l'importance de la vie du sol... Un cap qu'il se voit difficilement franchir actuellement.

Pour ces journées, Stéphane Savigneux se veut volontiers didactique, au point qu'il nous permet d'apprécier son Rosé 2011, afin d'expliquer ce que sont les arômes fermentaires, puis un échantillon des vins de presse 2011, qui laissent une impression plutôt positive. Pas une pratique courante pour les PO!... Les 2010, quant à eux, ont été rassemblés en cuves depuis peu, après un an d'élevage en barriques et vont être mis en bouteilles prochainement, après quelques interventions sensées les homogénéiser... Sont donc disponibles les 2008 (11,50 €) et 2009 (12,50 €), qui se révèlent assez séducteurs et abordables, avec des tannins gommés et un supplément d'âme et de structure pour le second. Notez que, du côté du chai, le vigneron précise qu'il ne levure pas et qu'il s'attache à utiliser le soufre aussi modérément que possible... Une découverte estampillée vignoble et tradition!...

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~ Château Lafargue ~

Mettons le cap sur Martillac et sur un château... qui n'en est pas un!... Point de bâtisse séculaire sur l'emplacement des installations de ce domaine familial appartenant à Jean-Pierre Leymarie, représentant de la troisième génération, qui prit les rênes en 1983, avec guère plus de deux hectares de vignes à l'époque. Aujourd'hui, un total de 18,5 ha, dont 2,5 de blanc (sauvignon blanc à 80% et gris pour le reste). Du côté des rouges, 55% de merlot, 30 à 35% de cabernet sauvignon et le reste en cabernet franc, plus une petite parcelle de petit verdot.

Viticulture conventionnelle là encore, avec apparition de l'enherbement et un travail du sol selon les parcelles. 12,5 ha sont regroupés autour du domaine, 2,5 sont plus près de Martillac, dans le secteur du Château Lespault et enfin, 3,5 ha sont situés sur St Médard d'Eyrans. Il s'agit là de parcelles appartenant à l'origine au père du vigneron. Dans le cuvier et dans le chai, on s'attache à être au plus près des techniques adoptées dans la région.  Les blancs sont vendangés à la main, puis suivent le cycle classique : macération carbonique, élevage de neuf à dix mois en barriques, avec bâtonnage, etc... Les rouges sont eux, intégralement vendangés à la machine et proposés en trois cuvées, lorsque la qualité du millésime justifie de la parution d'une "Cuvée Prestige". Côté "second vin", notons que les évolutions de l'oenologie moderne sont employées sans arrière-pensées, dans le but déclaré de réduire les coûts de production. Ainsi, quelques essais de copeaux et de "ministaves" (des douelles dans un sac à infusion!..) sont effectués en ce moment. Faut-il chercher plus loin l'explication à l'apparition, depuis quelques millésimes, de Bordeaux à prix plancher, au moment des foires aux vins?... Et il est bien possible que nous ne soyons pas encore au bout de nos surprises!... L'imagination règne en maîtresse insatiable dans le secteur!...

En attendant, découverte du Blanc 2009 (18,50 €) et du 2010 proposé en réservation. Ce dernier offrant un plus de fraîcheur à ce stade. Mais, il faut dire que les 2009, proposés actuellement dans les châteaux de la contrée, sont, pour la plupart, dans une phase délicate rarement séduisante : richesse imposante, prise de bois (pas partout de la meilleure des qualités!) et des amers en fin de bouche... qui vous rassurent quant à la réactivité de vos papilles!... Château Lafargue 2009 rouge est proposé à 16 €, la cuvée Prestige à 22 €.

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~ Domaine de la Solitude ~

A la Solitude, c'est raté pour une retraite spirituelle, en ce samedi!... La foule se presse!... Il faut dire qu'il est près de midi et qu'on y trouve de quoi se restaurer joliment!... Après avoir pris quelques minutes pour découvrir les installations et quelques cuvées, bien sûr!... La Solitude est devenue la vaillante écuyère de Chevalier, depuis que l'équipe d'Olivier Bernard, propriétaire du Grand Cru Classé de Léognan, en a pris les rênes. Objectif qualité résolument affiché, modernisation des installations en cours, la propriété des soeurs de la Sainte Famille, avec ses 32 ha (dont 7 de blanc), connaît une véritable révolution de palais, grâce à son dynamique fermier!... Pas question de satisfaire uniquement les bonnes oeuvres du lieu, mais plutôt de mettre en valeur un vignoble de qualité.

Mission accomplie, si l'on en croit les blancs et rouges 2009 et 2010 proposés à la dégustation : arômes délicats et jolie dynamique pour les premiers, trame onctueuse, fine et séduisante pour les seconds. Du beau travail, dans un style très accessible et gourmand. Tout pour séduire!... D'ailleurs, la foule en redemande!...

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A noter également, une autre propriété de Martillac, le Château Lespault-Martillac, repris en 2009 par le Domaine de Chevalier, dont le potentiel semble se confirmer, s'appuyant sur le terroir d'une des plus belles zones de l'appellation, si l'on en croit les premiers échantillons dégustés à l'occasion de ces portes ouvertes.

Un peu de fromage et de viande du Pays Basque en guise de coupe faim, quelques huîtres pour le soir, juste le temps de saluer, au moment de partir, Daniel et Isabelle, venus de leur Rive Droite et il nous faut reprendre la route. Échange d'informations sur les bonnes surprises de la matinée et la fréquentation des Grands Crus, de quoi réorienter le parcours de l'après-midi...

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~ Château Le Thil Comte Clary ~

Restauration à l'italienne à l'heure de la pause, puis cap sur Léognan, où des Grands Crus nous attendent, mais pas seulement. De l'autre côté de la route, un très beau château caché par la forêt, mais côté vignoble, une bâtisse austère, rigoureuse, minimaliste comme un chai qui ressemble à un modeste garage de campagne. On dit le domaine conseillé depuis peu par Stéphane Derenoncourt. Et pour nous, en cette journée, un rendez-vous raté avec des vins que d'autres ont pu apprécier... Est-ce dû à l'ambiance de l'espace de réception, où plusieurs groupes cohabitent simultanément?... A l'éclairage quelque peu triste?... Au discours tenu par la personne qui propose les échantillons à la dégustation?... Impossible de se forger une opinion!... Dans ces circonstances, nous préférons remettre à une autre fois la découverte du cru... Dommage!... Mais, presque inévitable lors de ce type de journée.

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~ Château Larrivet-Haut-Brion ~

Quelques centaines de mètres nous séparent de Château Carbonnieux. Mais là, c'est le rush du début d'après-midi!... Nous prenons donc la décision de continuer notre route vers Larrivet-Haut-Brion, qui est à peine moins fréquenté. Un fleuron des crus du secteur, mais pas un Grand Cru, au sens officiel du terme, même si le château en a acquis le standing. Les groupes s'y succèdent, nous passons de l'un à l'autre pour écouter quelques bribes des explications données par divers membres du personnel. Le chai, semi enterré, est assez remarquable. On y découvre toute la panoplie des modes d'élevage : barriques neuves, demi-muids, oeufs en béton, foudres ovoïdes en chêne...

A l'étage, une confortable salle de dégustation accueille les visiteurs. Les seconds vins 2009, blanc et rouge, sont proposés, sans laisser de souvenir impérissable. Du Grand Vin, nous ne pouvons apprécier que 2005 en blanc et 2003 en rouge. Un choix curieux... Le premier se déguste très moyennement, alors qu'on pourrait le croire à son apogée, le second nous laisse perplexe, surtout après une première bouteille bouchonnée, donnée en pâture aux amateurs de passage qui, pour la plupart, n'avaient pas identifié le défaut!... Et donc, le château passe du statut de plutôt bon souvenir, avec son blanc 2008 au printemps dernier, à une journée pour le moins en demi-teinte en ce samedi. La glorieuse incertitude du sport, diront certains!...

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~ Domaine de Merlet ~

Nous sommes toujours route de Cadaujac, sur une des plus belles croupes de la commune, celle de Haut-Bailly, fermé pour l'occasion. Seul le parking est accessible et c'est tant mieux!... Juste en face, de l'autre côté de la route, une maison basse typique de la région, sorte de longère de pierres blanches. Le nom n'y est pas gravé dans ce noble matériau, mais sur un panneau tout simple, sensé informer les automobilistes : Domaine de Merlet. Accueil musical, buffet de produits divers du grand Sud-Ouest, en avant pour la découverte!...

Ce domaine, ou Indivision Tauzin, renaît de ses cendres depuis 1989, grâce à la plus jeune génération de l'époque. Pas plus de 4,5 ha de cépages rouges : cabernet sauvignon à 75% et merlot noir pour le reste. On peut aisément imaginer que, s'il n'avait été restauré depuis vingt deux ans, ce vignoble abandonné aux herbes et aux ronces pendant de longues années, serait très convoité aujourd'hui. Peut-être l'est-il toujours d'ailleurs, vu les nobles crus qui le cernent, si ce n'est l'orientation quelque peu est des ses parcelles.

Déclinaison classique des cuvées : Domaine (10,50 € le 2009!) et Spéciale (15 €). Fermentation en cuves inox, macération de trois semaines, élevage d'une année en barriques, du très classique pour cette catégorie de domaines. Et l'illustration même, la mise en évidence d'un Bordeaux à deux vitesses et le voisinage de deux mondes que tout semble opposer, mais qui reste, à plus d'un titre sans doute, solidaire et teinté de conformisme, voire de paternalisme. Il serait cependant intéressant de situer la qualité des vins d'une propriété de cette taille (elles ne sont pas si nombreuses que cela dans le secteur!) dans une logique bio, voire nature. Mais, il est sans doute plus facile de surfer sur la vague de la com' bordelaise et de se laisser porter par le mascaret du négoce local. Ramer à contre courant n'est pas chose aisée à Bordeaux, il est parfois fort!... Notez cependant que Merlet a opté pour un travail des sols intégral et l'abandon de tout herbicide.

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~ Château Le Sartre ~

Cap au sud en guise de conclusion de cette journée. Après la traversée de Léognan, passage à proximité du Château de France assez fréquenté, puis de Fieuzal, ce dernier illustrant parfaitement certaines options grandiloquentes, en matière de modernisation des installations, au vu des travaux de ces derniers mois. Il reste à espérer, pour les investisseurs au moins, que les choix récents influent sur le résultat final, verre en main. Au-delà de la dictature d'une communication bien orchestrée, évidemment!... Rendez-vous lors de futures portes ouvertes?...

Nous sommes là aux limites sud de l'appellation Pessac-Léognan. Plus loin, ce sont les Graves. Le Sartre, domaine dans la "mouvance Perrin" de Carbonnieux, a bénéficié d'un bon capital de sympathie lors de ses premières participations aux portes ouvertes. D'élégants bâtiments, un chai classique, vaste et teinté d'une sorte de réserve, avec juste ce qu'il faut d'équipement pour produire dans de bonnes conditions. Rien de tapageur, mais du concret et du pragmatique. La dégustation des 2009 démontre aussi l'adoption d'une technique éprouvée et sans doute rassurante pour les propriétaires. Côté papilles, c'est somme toute assez rigoureux, un rien austère, limite un peu braque, mais résolument tourné vers l'avenir. Du moins, faut-il l'espérer...

Le temps de saluer la chienne du domaine, sorte d'épagneul anglais, assez âgée pour exprimer d'un regard à quel point le défilé de tous ces visiteurs perturbe sa quiétude, l'empêchant de courir la campagne environnante avec ses maîtres et nous regagnons nos pénates, pour un dîner sympathique autour d'un black bass au beurre blanc, accompagné de pâtes à l'encre de seiche.

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Point de noirceur excessive cependant, au moment de tirer une conclusion de cette journée!... Mais finalement, que reste-t-il de nos Bordeaux (air connu)?... Une communauté de vins qui ne peut nier sa parenté, ses cousinages. Naguère, nous gardions tous ces crus quelques années, dans l'espoir qu'ils nous charment de leurs particularismes, de leur identité à un terroir. Y compris pour les blancs de Pessac ou de Léognan, par exemple. Désormais, ils sont souvent validés technologiquement et produits, au sens littéral du terme, pour séduire, pour être consommables et pour supporter de longs voyages en porte-containers thermo-régulés. Comme si les vins avaient besoin de ces ambiances aseptisées (de l'inox des cuves aux cales des bateaux) pour ne pas faire de croche-pieds aux heureux consommateurs des nouveaux marchés.

Mais, les fruits générés par une (viti)culture ancienne (oubliée?) doivent-ils être aujourd'hui nécessairement conformes, installés dans la rigueur technique et scientifique pour être consommer? Pour ma part, je n'ai plus envie de "consommer" ces vins, pas avant qu'ils ne retrouvent leurs charmes (fussent-ils qualifiés de désuets par certains) dévoilés naguère, lors de "verticales" somptueuses. Il ne s'agit pas là de nostalgie, mais plutôt d'évolution des goûts, lorsqu'on s'attache à ne pas mettre sur un piédestal des vins qui ne le méritent plus, qui ne nous surprennent plus... Bordeaux semble parfois foncer à tombeau ouvert (l'expression tient-elle lieu de funeste prédiction?...) dans une impasse, en faisant le choix d'une fuite en avant technologique et financière, parce qu'elle est devenue une forteresse imprenable, dans l'esprit de la plupart des acteurs locaux. Pourtant, elle devrait se souvenir que ses archives historiques contiennent encore la trace, le vague souvenir de châteaux fortifiés, engloutis à jamais par les marais et les sables des rives mouvantes du fleuve...

Relisons Victor Segalen un instant : "Le divers décroît. Là est le grand danger terrestre. C'est donc contre cette déchéance qu'il faut lutter, se battre, mourir peut-être avec beauté."

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