Les Jardins de St Vincent : en... mars, fait ce qu'il te plaît!...

Première étape de notre séjour marso-jurassien, un Blind Test préparé par Stéphane Planche en guise d'aimable mise en bouche, aux Jardins de St Vincent, à Arbois, proclamée capitale du Jura vinique, il y a déjà bien longtemps!... Retrouvailles pour l'heure également avec Olif et Le Seb, son frère de vin, exilé sur un lointain Caillou, mais de passage au pays qu'il retrouve avec plaisir, surtout lorsqu'il y fait bon!... Stéphane est en forme, ça va décoiffer!...

     

Une bonne vingtaine de participants pour cette soirée aux Jardins, venus parfois d'assez loin, comme ce duo belgo-californien, que nous allons d'ailleurs croiser plusieurs fois d'ici au samedi matin, tant chez divers vignerons qu'à certaines jolies adresses gourmandes du cru. On sent un frémissement dans l'assemblée. Un vague frisson semble parcourir l'échine de ces passionnés du Jura, du Doubs et du Haut-Doubs, qui se retrouvent après dix-huit mois d'interruption, dans le calendrier des séances naguère mensuelles. On sent les saintvincentais prêts à braver les éléments pour assister à ces dégustations pluri-directionnelles!... Pour l'heure, vous me direz, c'est assez simple, il fait le temps superbe et sec qui va avec l'anticyclone béton du moment.

     

Dans le principe, c'est très simple également : la sélection est l'oeuvre de Stéphane, selon son humeur. Chacun est libre d'apporter sa pierre à l'édifice. Toutes les bouteilles sont dégustées à l'aveugle, dans un ordre qui se veut cohérent.

On commence par une bulle, que d'aucuns identifient volontiers comme un chardonnay jurassien. En fait, il s'agit d'un Champagne d'Aurélien Laherte : Les Empreintes, à la mousse fine et intense. 40% chardonnay, 40% pinot noir et 20% pinot meunier composent un ensemble intéressant et équilibré.

Un autre chardonnay dans la foulée que, là encore, bon nombre de participants ne situent pas dans son terroir d'origine. Il s'agit pourtant d'un Bourgogne : Meursault 1er Cru Perrières 2002, du Domaine Roulot, onctueux, mais non dépourvu d'une belle acidité. Gage de longue garde?...

A suivre, un joli sauvignon, Le Puits 2011, d'Olivier Lemasson, qui ouvre la porte vers d'autres horizons, au royaume du nature. Un autre blanc séducteur, plein de charme, nous transporte vers le sud : Le Blanc 2011 de l'Escarpolette, d'Ivo Ferreira. Un assemblage de maccabeu et de muscat tonique et frais à souhait, mais une belle personnalité.

Bascule vers les rouges et un premier flacon issu de Bourgogne également, avec le St Romain 2010 du Domaine Sarnin-Berrux, élégant et droit, qui pourrait être une sorte d'introduction agréable à d'autres crus bourguignons, qui se veulent plus prestigieux.

Pour beaucoup, en cette soirée, le meilleur du lot : Le Verre des Poètes 2011, d'Emile Hérédia. Un pur pineau d'Aunis, auquel on trouverait presque une parenté (lointaine!) avec le ploussard jurassien!... Mais, c'est certainement une impression, l'influence d'une ambiance... Belle sensation de pureté de fruit et d'élégance.

Dans le genre séducteur en diable, Jean-Marc Brignot, l'Arboisien de Molamboz a encore quelques armes, comme ce Que d'Lézards 2005, plein de vigueur, d'intensité. Un beau duo avec le précédent!...

En voilà un qui se mêle sans vergogne à la lutte pour le podium : remarquable Carignan de Empedrado 2010, du Louis-Antoine Luyt, qui n'a pas son pareil pour proposer des vins chiliens de Maule hors du commun!... Quel coup de canon!...

Jolie surprise avec un vin d'Axel Prüfer, du domaine Le Temps des Cerises. L'un des participants a apporté ce joli rouge gouleyant, après l'avoir mis en bouteille juste avant la séance, pour la bonne et simple raison qu'il est vendu en bib!... Pourquoi s'en priver?...

Enfin, belle matière avec le Corbières 2010 du Domaine de la Sorga, 90% carignan centenaire et 10% grenache, mûr, solaire, mais non dénué de fraîcheur.

Chose curieuse, en ce genre de soirée, il arrive toujours un moment où l'on ne prend plus de notes!... C'est surement aussi parce que quelques planches de charcuteries locales et de fromage très comté se glissent entre les verres et les carafes!... Tout un équilibre en fait, avec le plaisir et la bonne humeur en sus!... Et les Arboisiens s'y connaissent!... Si vous passez par la Grande Rue d'Arbois, n'hésitez pas à faire une pause aux Jardins de St Vincent.  

Comments

[Antoine M]

Cela aurait été l'occasion d'enfin nous rencontrer, j'étais sur place ce jour, j'ai pris l'apéral rapide chez ce bon Stéphane. Mais bon j'avais prévue de me reposer et j'avais une belle petite table réservé chez Jeunet, et une fois par an, je ne peux guère m'en passer. Dommage, dommage !