A l'invite de David Faria, alias le Bicéphale Buveur, les Vendredis du Vin, #55 nous emmène au foot!... C'est même l'angoisse du gardien de but au moment du penalty!... Ça, c'était le titre d'un film allemand de Wim Wanders, millésimé 1972, à l'époque où les cinéastes aimaient donner des titres à rallonges à leurs films. Je vous parle d'un temps...
C'est l'heure de jour de foot donc. Y'a péno dans les arrêts de jeu!... Le gardien de but pose les talons de ses crampons sur sa ligne de but. A peine dix mètres le séparent du ballon, que l'avant-centre de l'équipe adverse vient de poser sur le point blanc, le point de penalty. Je suis à peine didactique là, parce que tout le monde ne maîtrise pas le sujet, je le sens bien. L'attaquant va-t-il nous gratifier d'une panenka?... Dans les tribunes, les supporters des deux équipes se rongent les doigts jusqu'au sang. De quel côté sera l'exploit?... Vous ne savez pas tous ce que c'est que l'angoisse du supporter au moment du péno!... Le film en 72, la panenka en 76 et, pour ceux qui se souviennent, la finale de la Coupe de France 1971, qui fit chavirer la Bretagne, pour la dernière apparition de cette grande fête dans le stade de Colombes. Un stade en rouge et noir, qui chante Allez Rennes sur le ton de l'Ave Maria des pardons bretons bretonnants. C'était le 20 juin, fin de saison, les joueurs sont plutôt cuits. Tout le monde pense que Rennes a déjà joué sa finale en demi, battant Marseille... aux pénos, grâce notamment à son gardien Aubour, qui en arrête un certain nombre (malgré Skoblar, Magnusson et consorts!) et qui se permettra de jouer à la pétanque, lui le Tropézien, avec les artichauts envoyés sur la pelouse par les supporters bretons, en pleine finale!... Mais, c'était sans compter Keruzoré et André Guy, l'avant-centre de l'époque, qui marqua le seul but du match, sur penalty, sans prendre cependant le gardien lyonnais, Chauveau, à contre pied. Faut dire que ce n'était pas un filet de sole, celui-là!...
Ah, insondable nostalgie!... Mais, revenons à nos moutons. David nous a demandé de parler de contre pied et plus exactement du vin qui vous envoie aux fraises ou aux pâquerettes, c'est selon les goûts. Et justement, en matière de goût, il nous arrive parfois d'avoir de ces surprises, notamment à table. Parmi les contre pieds les plus évidents, en matière d'accords mets-vins, le fait de servir un poisson avec du vin rouge. Certes, je vous l'accorde, il existe quelques recettes fameuses (lamproie, alose à la bordelaise), mais, on peut aussi tenter une sauce Bercy (histoire de digérer la réception de nos feuilles d'impôt!) composée comme il se doit d'échalottes et de champignons, le tout mouillé de vin rouge. Ce dernier peut être un grolleau angevin, tel que celui de Babass, le Groll'n roll 2011, avec sa structure légèrement acidulée, s'appuyant sur des notes de fruits routes, qui vous rappelle un instant, le temps des cerises... Là, à l'ombre du prunier, vous pouvez servir des filets de sole, après une courte cuisson au four, avec juste ce qu'il faut de fleur de sel et de poivre de Madagascar. Et vous souvenir de ces quelques bons moments passés dans les stades, lorsque les amoureux de foot étaient de vrais supporters...