750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Pipette aux quatre vins
La Pipette aux quatre vins
Publicité
Newsletter
Pages
Derniers commentaires
Archives
La Pipette aux quatre vins
Visiteurs
Depuis la création 1 096 910
4 mars 2023

Bordeaux en version artisanale : Clos Louie

Se rendre chez Pascal Lucin, à St Gènes de Castillon, c’est déjà la possibilité d’apprécier le paysage vallonné de l’extrême est de l’appellation St Emilion. Avec quelques autres, l’AOP Castillon-Côtes de Bordeaux fait partie de ce que l’on a coutume d’appeler le « Grand Saint-Emilionnais », quelque chose qui traverse le pays de Fronsac à Montravel, d’ouest en est, mais sans être intégrer cependant aux « satellites de St Emilion », tous situés plus à l’ouest que Castillon. On trouve dans leur liste Lussac, Saint-Georges, Puisseguin et Montagne. Non, Castillon, c’est comme Francs, ex-Côtes-de-Francs, ce sont des Côtes !... Mais, on trouve là cependant, quelques nectars qui défient souvent les hiérarchies.

DSC_2806

Les amateurs savent bien, depuis quelques années, que Pascal Lucin, avec son micro-domaine Clos Louie, n’a pas peur de ses voisins, à peine plus à l’ouest, dont certains en font des tonnes pour être de dignes représentants du « Classement de St Emilion ». Le vigneron de St Gènes sait donner libre cours à sa sensibilité et sait aussi se mettre à l’écoute de sa vigne et de son terroir. D’autant que, depuis l’origine de son aventure (2004, vingt ans bientôt !), il possède par héritage une vigne pré-phylloxérique qu’il soigne comme il se doit, au potentiel d’expression hors du commun. Bien sûr, comme d’autres, il a connu ces dernières années, des printemps difficiles. Gel tardif, offensive du mildiou, tout ce qu’il faut pour mettre à mal la confiance et remettre en question une approche ambitieuse pour ce cru façon timbre-poste.

edito_min_img_1477564895Dans leur maison ancienne, les Lucin se sont de tous temps adaptés malgré les espaces réduits, tant pour mener à bien les vinifications dans de bonnes conditions, que pour permettre aux élevages de se dérouler de façon optimum. Cette année, nous découvrons les prémices d’une restauration de certaines parties des bâtiments, mettant en évidence les murs extérieurs, mais aussi de petits chais pouvant accueillir les différents contenants utilisés. Il faut dire que Pascal Lucin, optant pour le bois, a fait le choix depuis quelques années de barriques allant jusqu’à 600 litres pour les élevages. Nous goûtons ainsi de superbes jus de 2022, issus d’une grande barrique du tonnelier tourangeau Marc Grenier et d’autres dans des modèles plus petits issus de chez Darnajou, le tonnelier de Montagne souvent qualifié d’orfèvre en la matière. Ce qui nous donne l’occasion de deviser à propos des grandes manœuvres se déroulant en ce moment dans le domaine de la tonnellerie et l’apparition de « géants » - l’un d’eux en possède pas moins de vingt-six désormais - adossés à de solides financiers, dans ce secteur générateur de cash…

Sans nul doute, 2022 sera une pleine réussite au domaine. D’abord, du fait des rendements atteignant 35 hl/ha sur l’ensemble des parcelles, alors que d’habitude, on ne dépassait pas là 15 à 20 hl/ha. De plus, les jus se situent environ à 14°, mais avec des pH bas, 3,35 pour le cabernet franc et entre 3,38 et 3,40 pour les autres cépages, gages d’un équilibre plutôt séducteur, entre la puissance et une dynamique tant aromatique que complexe, diverse et variée. Ah ! Cette tendance crayeuse du cru et parfois sa pointe truffée en rétro !... Pour rappel, pas de vendanges entières ici, si ce n’est 15% sur le cabernet franc en 2018, la sélection lors de la cueillette confine à l’orfèvrerie !... L’assemblage se compose en principe de 45% de merlot, le reste étant une addition des deux cabernets et du malbec plantés sur la propriété.

DSC_2805

Autre bonne nouvelle : Clos Louie s’agrandit ! Alors qu’elle comptait environ trois hectares, la propriété atteint désormais près du double. En effet, le voisin naguère propriétaire de la maison, mais aussi de quarante hectares de Castillon, n’a jamais réussi à mettre en valeur sa marque, vendant la très large partie de ses jus en vrac au négoce, malgré tous les soins apportés à la vigne. Résultat : de très belles parcelles voisines intègrent le domaine. Ce dernier est donc l’exemple même de ceux, dans la catégorie résolument artisanale, qui font aussi la richesse de toute la viticulture bordelaise, voire de sa culture, avec moins d’ors et de paillettes !...

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité