Toby, Kenji et Mai : I have a dream in Layon!...
Dans la vallée du Layon et ses généreux coteaux, il y a Mark, René, Joël, Richard, Philippe et quelques autres qui abreuvent depuis pas mal de temps les amateurs de toutes origines, en cabernet, grolleau, chenin secs ou liquoreux, voire pet'nat' mousso-bulleux!... Mais, non contents d'attirer dans leurs fiefs angevins des dégustateurs professionnels et/ou vertueux, nombreux furent les jeunes vendangeurs à venir goûter aux joies des vignes parfois basses et aux soirées guitare-feu de camp qui se prolongent, pour gommer les effets des douleurs lombaires. Inévitablement, certains, avant même la fin de la cueillette, faisaient le rêve de devenir vigneron. D'aucuns sont donc devenus depuis Anges Vins, d'autres En joue connectés!... Parmi eux, quelques aventuriers, en rupture de ban avec leurs quotidiens lointains, certains de devoir traverser les mers, avant que leurs pieds nus ne soient happés par le sable de plages ternes et mornes. Parfois, la France et son vignoble multiple deviennent comme une évidence. On l'oublie trop chez nous, par manque ou excès de confiance. Finalement, on a beaucoup à apprendre sur nous-mêmes de tous ces visiteurs audacieux.
~ Toby et Julie Bainbridge, à Chavagnes-les-Eaux ~
Il faut se pencher sur le parcours des vignerons pour mieux intégrer leur idéal vinique. C'est sans doute le cas pour tous ceux originaires de notre beau pays, mais sans doute encore plus évident pour celles et ceux qui ont franchi mers et océans et se sont installés en France, après avoir emprunté parfois des chemins cahoteux.
Toby Bainbridge est natif du centre de l'Angleterre, d'une petite ville non loin de Birmingham, où naquit également Shakespeare. To be or not to be, tout laisse à penser que pour le désormais vigneron de Chavagnes-les-Eaux, la tirade de Hamlet tient lieu de devise gravée quelque part dans ses gènes.
Lors de sa formation dans une école d'agriculture anglaise, il profite des possibilités d'échanges avec d'autres écoles du genre en Europe, pour séjourner six mois à l'ESA d'Angers, courant 1997. Il se trouve que l'école a en charge le Clos du Bon Pasteur, contreforts de l'abbaye en plein centre ville, plantés de vignes. A l'époque, il s'agissait de grolleau, désormais du chenin (le vin de messe tachait-il?...). Au cours de son séjour, il effectue un mini-stage auprès de Didier Chaffardon, qui va s'avérer déterminant.
Néanmoins, au terme de ses études, diplôme d'ingénieur agronome en poche, il part aux États-Unis pour trouver du travail. Pendant deux années, il va traverser le Middle West, du sud au nord et à 20 km/h, au volant d'une énorme moissonneuse-batteuse, au sein d'une équipe spécialisée en la matière, qui intervient chez les fermiers. C'est à ce moment là, en 1999, qu'il rencontre celle qui allait devenir son épouse, Julie, dans un immense ranch de Hitchcock, en Oklahoma, au nom prédestiné (mais il ne le savait pas encore!) de Wine Glass Ranch!... Ça ne s'invente pas!...
A la fin de son contrat de deux ans, il doit rentrer chez lui en Angleterre, mais décide très vite de tenter sa chance en France. Il aménage sa 2 CV camionnette, genre mobilhome ou camping car et finit par trouver un contrat de dix-huit mois dans la Nièvre, en grande culture. Pendant son séjour, Julie le rejoint en 2001 et ils s'y marient en 2002. Pour célébrer la fête comme il se doit, Toby cherche un vin pétillant dans ses moyens. Il contacte Didier Chaffardon qui lui donne la piste de Guy Bossard. C'est à ce moment-là que le vigneron angevin lui propose de travailler avec lui. Ce sera le cas entre 2002 et 2005. L'époque est incertaine au domaine et il parait évident à tout le monde que Toby devra trouver une autre option avant longtemps. De son côté, René Mosse restructure son domaine avec l'aide des ses investisseurs et contacte Didier pour savoir si Toby est désormais disponible. Quelques temps plus tard, ce dernier est donc engagé sous la bannière du domaine de St Lambert du Lattay, parmi l'équipe d'Agnès et René Mosse.
Dès 2007, Toby récupère une parcelle de près d'un hectare de très vieux grolleau, dans le village de Mont, sur la commune de Faye d'Anjou, non loin de chez Olivier Van Ettinger, avec l'aide de ses oncle et tante Alison et Robin Cathcart, dont le nom figure d'ailleurs sur les étiquettes, ceux-ci leur donnant une chance de réaliser leur rêve, en leur mettant le pied à l'étrier. Les vignes sont sans doute âgées de plus de 80 ans, ce qui en fait probablement une parcelle "historique" pour la région, puisque le cépage n'est apparu en Touraine qu'en 1907. Chaque année depuis, il dégotte d'autres parcelles et s'équipe en matériel, petit à petit. Depuis le début 2012, il ne travaille plus que trois jours par semaine chez les Mosse et s'installera définitivement à compter du 1er août prochain, avec le statut de jeune agriculteur, puisque la Chambre d'Agriculture vient juste de lui donner le feu vert. Le Domaine Bainbridge & Cathcart est donc confirmé dans son statut!... Ça sonne comme une agence qui délivre le triple A : Anjou-Amour-A boire!...
Depuis le printemps, le domaine est passé de 3,50 ha à 4,40 ha. Il s'agit souvent de parcelles assez dispersées, ce qui a le don de tranquilliser le vigneron, en cas de gel ou de grêle notamment. L'objectif actuel est bien de proposer tous les types de vins, mais Toby les veut les plus simples possible. Pas de barriques, du fruit nature, le tout habillé de façon choisie, bouteilles blanches, capsules à la place du liège, étiquettes minimalistes, mais une identité affirmée, s'appuyant sur quelques souvenirs ou étapes de la vie. Le vigneron de Chavagnes admet volontiers son côté très pragmatique ("c'est mon côté anglais, pas très sexy!") et que cela s'oppose parfois (à moins que cela ne complète) le côté fonceuse de Julie, éducation américaine oblige.
Néanmoins, il espère et attend beaucoup de son installation qui lui donnera plus de temps, afin de faire des choix plus opportuns, à la vigne ou au chai, en évitant de faire "trop de maintenance". Il vise aussi une grande majorité de vente à l'export, profitant de pouvoir organiser à l'avenir, quelques voyages associant business et famille. Mais, s'il n'ignore rien des diffcultés futures, il est évident que son "business plan" a été soigneusement préparé. Il suffit de l'écouter et de parcourir avec lui quelques-unes de ses parcelles pour s'en convaincre.
Direction plein nord pour une première parcelle. Curieusement, elle est située dans la partie de la commune dédiée aux terres céréalières. Il y avait là, naguère, de nombreux hectares de tabac. Cette vigne d'à peine un hectare a été récupérée au printemps et se trouve donc en conversion bio. On trouve là du cabernet franc et un peu de grolleau, plantés en 1974, sur un sol argilo-sablonneux, à moins qu'il ne soit sablo-argileux. C'est aussi la seule vigne palissée du domaine, puisque toutes les autres parcelles sont plantées en gobelet "de profil", afin de passer un tracteur. Et l'on peut confirmer que Toby Bainbridge se donne les moyens de faire les vins qu'il aime. En effet, les raisins de cette parcelle sont destinés à être vendus, au moment de la vendange, à quelques vignerons du cru. Un excellent moyen de dégager de la trésorerie. La formation anglaise serait-elle moins idéaliste que la française?...
Avant de rejoindre d'autres vignes du côté de Thouarcé, passage au chai, non loin de là, pour une découverte des cuvées disponibles et des autres. En premier lieu, le grolleau rosé 2011, Cuvée l'Acrobate, issu d'une macération de deux heures et d'une vigne sur la rive gauche du Layon, non loin du Ponge (voir Cyril Le Moing et Stéphane Bernaudeau), composée de graves très drainantes et assez stressantes. Un joli rose tendre assez soutenu, qui tranche avec la version 2010, plus orangée et moins... vendeuse. Et aussi, une matière agréable et franche. Le blanc 2011 est toujours en cuve, mais la mise est proche. Issu d'une parcelle de 14 ares et de raisins dorés pour l'essentiel. Cependant, vu les dimensions réduites de cette vigne, tout est ramassé en un seul passage. Un pétillant naturel (en magnum) provient également de ces raisins. Jusqu'à maintenant, Toby pouvait difficilement faire le choix du jour des vendanges. La cueillette, ainsi que des cuvaisons, se déroulant donc, le plus souvent, le dimanche. Si bien que, dans une année comme 2010, où le chenin fut envahi de botrytis en quelques heures, il était difficile de faire des secs. Dans ce millésime, c'est donc un Layon que propose le domaine. 187 gr de SR, une mise en bouteille très artisanale, après un passage en bonbonnes de verre et aucune filtration!... Pour tout dire, les liquoreux ne sont pas forcément la tasse de thé de notre British!... Sauf exception, mais nous verrons pourquoi plus tard... En rouge, le vieux grolleau du Mont, la Cuvée Rouge aux Lèvres 2011 est très réussie. La mise est récente, mais l'expression est des plus agréables et le vin doté d'une belle densité. Une bonne partie du volume disponible le sera en magnum, pour le marché danois (Rosforth & Rosforth).
Après avoir devisé tranquillement sur la destinée des uns et des autres (la sienne fut de préférer 4 ha de vignes en Anjou, à 4000 ha de terres et autant de vaches en Oklahoma!), nous découvrons une parcelle de 1,30 ha dont on se dit, au premier coup d'oeil, qu'elle a certainement un très beau potentiel. Elle est située en appellation Bonnezeaux (d'où la probable production de liquoreux à l'avenir), tout prêt de chez Mark Angeli. Exposé sud-est, ce coteau appartenait au Château de la Fresnaye. La plantation pourtant récente, l'avait été dans le mauvais sens de la pente, en dévers, si bien qu'il a fallu tout arracher et replanter. 2012 sera le premier millésime de cette vigne, destinée également à produire un Anjou blanc sec. Des sols sablo-graveleux du côté route, puis une bonne proportion de rhyolite en s'éloignant dans la pente. Entourée en grande partie d'arbres et de friches, Toby Bainbridge espère que cette parcelle pourra bénéficier d'un classement par la LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux) prochainement, le vigneron s'inscrivant là dans une démarche résolument écologique, au-delà d'une agriculture bio, incontournable à ses yeux.
En visitant la parcelle de grolleau, au Mont, on comprend mieux certains aspects de la démarche, ainsi que toute la réflexion du vigneron quant aux critères de production. Cette vigne aux nombreux manquants, a déjà été complantée, mais il reste encore du travail. Quelques pieds taillés en gobelet présentent des profils originaux, un peu comme s'ils étaient représentés sur des monuments de la Haute Egypte. Une observation attentive, dès les premières années, a permis à Toby de mieux connaître les différents pieds de cette vigne. Certains ne produisent que quelques petites grappes, d'autres sont beaucoup plus généreux et souvent, il n'hésite pas à garder tous les raisins de ces derniers, plutôt que de sélectionner, voire de trier au moment de la vendange et séparer les volumes, par crainte d'une hétérogénéité supposée. Toby ne cache pas qu'il donne une dimension humaine à ses vignes. Il les voit parfois comme une même famille réunie autour d'une table, chaque année et pour lui. une grand-mère attentive peut converser avec sa petit-fille volubile et pleine de vie!...
Toby Bainbridge est en passe de devenir une figure du Layon. Un mix de pragmatisme et de sensibilité. Une personnalité très britannique, so british, humour très second degré compris, mais quelqu'un qui s'inscrit dans une démarche globale, liée à l'écologie et attentif à la complétude des domaines terrestres. Il y a peu de chance de le voir sacrifier un chaînon de l'ensemble pour le seul profit de la vigne et du vin. Un homme "into the wild" et résolument nature. D'ailleurs, Julie ne dit-elle pas "qu'avec Toby, c'est toujours une aventure!..." En français dans le texte!...
~ Kenji Hodgson et Mai Sato ~
Lui est canadien, originaire de Vancouver. Elle est japonaise. Ils se sont croisés sur le campus de l'Université de Vancouver. C'est aussi à cet endroit que Kenji rencontre James Nevison qui, à ses heures, écrit sur le vin. Ensemble, ils créent Half a glass et publient quelques guides à destination des amateurs : Have a glass, puis Had a glass, top 100 des vins à moins de 20$. Sa passion pour les vins augmentant, il décide de s'orienter vers la production. Pour cela, il lui faut envisager quelques stages dans des domaines viticoles et commence par... le Japon!... Lors de son séjour de six mois, il croise quelques vins ligériens distribués à Tokyo et dans l'archipel nippon, comme ceux de Mark Angeli et Olivier Cousin. C'est un véritable choc!... Ces diables de Frenchies, comment font-ils cela?... (à prononcer avec un fort accent nord-américain).
Au terme de son séjour au Japon, il rentre tout à fait résolu à se lancer dans l'aventure de la production vinicole et s'attache à trouver et déguster quelques-uns de ces vins disponibles (mais rares!) dans sa ville, près du Pacifique : Lapierre, Bossard, Guillemot... Il quitte donc Vancouver pour Penticton et l'Okanagan, grande région viticole de la Colombie Britannique. Si le nom de la ville signifie "là où on veut rester pour toujours", Kenji et Mai devinent que cela risque, cependant, de ne pas être le cas... En effet, la logique productiviste, dans le vignoble local, est par trop éloignée de la sensibilité et des goûts du couple en la matière. De plus, le patron de Kenji lui fixe comme objectif principal de faire du chardonnay comme à Chablis, du riesling comme en Moselle, du gewurztraminer comme en Alsace, du rosé comme en Anjou et même du passetoutgrain comme en Beaujolais, le tout à coup de levures sélectionnées dans un volumineux catalogue et de passages en barriques de chez François Frères!... Trop, c'est trop!...
Leur objectif devient donc de partir à la découverte de ces vins naturels et de rencontrer ces vignerons français, qui semblent être tout à fait en phase avec leurs goûts. Ils font la demande et obtiennent un visa "vacances-travail" pour un an et se retrouvent du côté de Frontignan pour les vendanges. De là, ils partent vers le nord et rencontrent successivement Claude Courtois et Olivier Cousin. Comme ils sont sur les bords de la Loire au moment des vendanges, ils finissent donc par participer à la cueillette chez Mark Angeli.
Leur première intention est de rentrer ensuite au Canada, pour créer un vignoble et un domaine, mais le prix des terres est tellement élevé là-bas, qu'ils ne savent comment s'y prendre. Le vigneron de la Sansonnière leur suggère donc de chercher quelques vieilles vignes en Layon, ce qu'ils ne manquent pas de trouver rapidement. Bien sur, la solidarité locale joue à plein. Ils trouvent également un toit pour eux-mêmes, à Rablay sur Layon et un autre en guise de chai, partagé jusqu'à ce jour avec Philippe Delmée. Avec leur visa "compétences et talents" en poche, indispensable aux travailleurs extra-communautaires désireux de s'installer dans notre beau pays, ils peuvent aller désormais de l'avant.
Fin 2010 et courant 2011, ils composent leur "patrimoine", en réunissant quelques parcelles dispersées : 30 ares de chenin au Mont, 25 ares dans le secteur de Bellevue, 30 ares de cabernet aux Rouliers, au bord du Layon, d'autres vers Valette et même non loin de Juchepie, autant de secteurs tous situés sur la commune de Faye d'Anjou. Le tout comprenant également 50 ares de grolleau et un peu de gamay, soit au total 3 ha. En somme, des petits jardins permettant un travail soigné et attentif, du sur mesure artisanal, presque de la haute couture, qui offre à Kenji et Mai la possibilité de faire corps avec leurs terres.
Bien sûr, ces premiers arpents de vigne sont souvent ceux dont personne de voulait vraiment, mais désormais, ils se mettent en quète de parcelles en bon état, ne nécessitant pas une refonte trop importante et suceptibles de produire un volume de raisin suffisant dans les meilleurs délais. Cependant, avec ces deux premiers millésimes, Kenji et Mai commencent à mesurer l'impact des variations de terroir sur un même cépage, ce qui ne manque pas de les étonner : le schiste, la spilite, les zones sablo-limoneuses. Ainsi, les cabernet de Valette n'ont pas du tout la même expression que ceux des Rouliers. De quoi composer quelques assemblages cohérents, à moins qu'ils ne fassent le choix de les séparer parfois (la question se pose également et complètement pour les chenin 2011), au risque de proposer des micro-cuvées difficiles à élever, puis à mettre sur le marché, même à l'export. En tout cas, il leur parait évident que l'apport de soufre se doit d'être minimum, tans sa présence semble restreindre l'expression et le couple cépage/sol.
Du côté des 2011, les jus ne sont pas encore assemblés. La décision de proposer une cuvée issue des vieilles vignes n'est pas encore prise et il est difficile de trancher, à ce stade, en faveur d'un volume isolé de 300 bouteilles, d'autant que tous les contenants n'en sont pas au même stade. Pour les rouges, là encore, les vins ne sont pas tous à terme, y compris un cabernet 2010 tout à fait étonnant : après dix mois en barriques, il est passé en cuve, mais la fermentation malolactique n'est pas terminée!... De plus, cet élevage sur lies se prolongeant, les caractères cabernet ont disparu! Le vin est désormais d'un rose soutenu, notoirement groseille au nez et doté d'une acidité marquée!... Le second lot est un assemblage d'un premier volume vinifié en macération carbonique et de 10 à 15% de jus ayant subi une vinification traditionnelle, ce qui semble être un compromis intéressant à ce stade, rappelant dans un autre genre, certaines cuvées de Julien Guillot, à Cruzille. Le cabernet suivant est assemblé avec un peu de grolleau et propose lui aussi une structure particulière et originale. Enfin, le dernier cabernet, issu de la parcelle de Valette, a subi quant à lui, un pigeage assez important, mais ne montre absolument pas ce qui caratérise parfois une extraction exagérée. Sans doute, fut-elle bien menée! Ce sont plutôt les tannins doux qui ont été extraits et il sera sans doute intéressant de déguster ce vin à son terme.
Des cuvées à découvrir donc, en Anjou ou... en Vendée!... Figurez-vous que Kenji et Mai feront partie de nos invités, lors de la 9è édition des REncontres VEndéennes autour du VIN, qui s'ouvrent demain en fin de journée, au Chai Carlina, avec deux rablaysiens désormais célèbres : Richard Leroy et Etienne Davodeau, ouvrant les festivités lors d'une soirée dédicace-dégustation proposée sous le patio. A bon entendeur!...