La Table et les Vins de France à l'UNESCO ?

La lecture de notre quotidien régional, ce matin, nous apprend que certaines "valeurs" du French Paradox pourraient être, en quelques sortes, mises en évidence prochainement. J'admets que c'est aller un peu vite en besogne, mais cette reconnaissance patrimoniale a quelque chose d'assez exceptionnel, si toutefois, elle est validée...

Je vous laisse juge, en vous livrant in extenso, l'article paru aujourd'hui dans Ouest-France :

Des savoir-faire, des rituels, des mots pour décrire le plaisir... Ces pratiques gastronomiques pourraient être inscrites au Patrimoine immatériel de l'Unesco.

En inaugurant, ce matin, le Salon de l'agriculture, le Président Sarkozy devrait annoncer la candidature de la France au Patrimoine immatériel de l'Unesco. L'organisation internationale ne classe pas que des monuments et des paysages. Depuis 2003, une Convention spéciale - ratifiée par Paris en juin 2006 - vise à sauvegarder et mettre en valeur des rituels, des contes, des musiques, des artisanats.

« Pour nous, Français, la cuisine et le vin font intimement partie de notre culture, de notre identité », constate Francis Chevrier. Directeur de l'IEHCA (Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation, à Tours), c'est lui qui a lancé le projet en 2006. Depuis, il a acquis à sa cause une belle brochette de fines gueules. En compagnie du géographe Jean-Robert Pitte, président de la Sorbonne, il a rameuté des cuisiniers (Bocuse, Bras, Ducasse, Meneau, Passard...), des historiens (Aziza, Nora, Valensi...), des écrivains (Frain, Laclavetine...) et des élus (Santini, Lang, Dauge...).

Il ne s'agit pas de proclamer un palmarès des meilleures recettes ou des plus grands crus. Ni d'établir un manuel de recommandations diététiques. Encore moins de figer la cuisine à un moment de son histoire.

Il s'agit de définir un « périmètre » spécifiquement français, tâche à laquelle s'attellent des universitaires et des gourmets. Qu'est-ce qui nous distingue? Sans doute l'exigence du partage et le plaisir de la convivialité. Les gestes et les mots de l'élevage du vin, puis de sa dégustation. La tradition et le goût des restaurants, des bistrots. Les manières de table (ordre des plats, vaisselle, décoration...), l'emprunt aux autres cultures (denrées exotiques, cuissons).

Jusqu'à présent, l'Unesco n'a jamais classé des pratiques gastronomiques. Une demande du Mexique avait été refusée en 2005. Pour décrocher l'inscription, la France doit mobiliser davantage de partisans - producteurs, terroirs, associations -, prouver que ce dossier est porté par un collectif et qu'il a été préparé aux petits oignons.

      

Je ne sais si, associer les Arts de la Table et la tradition toute entière liée à la production de vins, à une notion de "patrimoine", est une chose fondamentalement positive!?... Encore s'agit-il là de "patrimoine immatériel". Dans beaucoup d'esprits (pas forcément chagrins!), patrimoine = antiquité à restaurer!... Or, il faut espérer que nombre des aspects de ce pilier de notre culture sont absolument vivants. Qu'ils sont chaque jour en cours d'évolution. Que des esprits novateurs laissent parler leur imagination, notamment pour aller vers plus de qualité, de soins. Et que d'autres observent, analysent un tant soit peu, afin de nous suggérer parfois de revenir à des choses plus naturelles et d'apprécier pleinement des moments simples et forts.

Comme un repas de vendanges, au coeur du Grand Cru Zinnkoepflé, en compagnie de Seppi Landmann, à Soultzmatt, en Alsace. Des VT inoubliables, fin octobre 2000, qui sont l'image même de notre patrimoine indestructible et à transmettre absolument!...