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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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14 novembre 2010

14-10 Huîtres : retour de flamme et coup de canon!...

Alors même que la tempête fait rage sur nos côtes et que Google nous suggère, en ce samedi post-armistice, de fêter dignement le 160è anniversaire de la naissance de Robert-Louis Stevenson, auteur de L'Ile au trésor, de L'Etrange cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde, ou encore, pour les randonneurs, de Voyage avec un âne dans les Cévennes, quel meilleur choix que de se mettre à table, au Chai Carlina, à St Jean de Monts, pour deux douzaines d'huîtres et quelques coups de canon?...

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Ce REVEVIN des tempêtes permettait donc de découvrir quelques crus ostréicoles et viticoles choisis, malgré les multiples combinaisons possibles, comme chacun peut l'imaginer. Côté huîtres, tous les goûts sont dans la nature, tant pour ce qui est de l'origine des mollusques, que de la perception des amateurs. Ces derniers, surtout ceux vivant près de la côte atlantique, ont souvent des références classiques : Baie de Bourgneuf, Charente, Arcachon... Des creuses, avec une chair fine aux reflets verts, salées, iodées. Du genre de celles qui vous remettent les papilles en place, au petit matin, sur le port des Sables d'Olonne, au sortir d'une nuit longue, musicale rock ou disco (tiou, tiou, tiou!...you're the one that I want!...).

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Côté vins, la sélection valait aussi le détour. Souvent, des cuvées au potentiel exprimant une certaine originalité. Des classiques, pour répondre aux saveurs océanes. Quelques sélections, à l'élevage plus ambitieux, sensées être de bonnes partenaires aux huîtres plus charnues, plus goûteuses. Premier constat :  même avec des variétés dites "spéciales", le bon accord se situe davantage avec des vins gardant une bonne fraîcheur, plutôt qu'avec ceux restant sous l'influence d'un élevage par trop présent. Arôme de noisette, certes, mais touche vanillée pour l'accompagner, pas sûr!...

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1- Creuse de Belon n°3 et Les Alpes 2008, du Domaine Belluard (Ayze, Savoie) :
L'huître est dans un registre assez nuancé, douce et élégante. La cuvée de gringet est d'un bel équilibre. Fraîcheur distinguée. Un accord qui se met bien en place. Plutôt une belle entrée en matière.

2- St Vaast la Hougue n°3 et Champagne Tarlant Brut Zéro 2005 :
Très belle longueur de cette huître, fine et joliment équilibrée. Le Champagne, d'une belle dynamique, souligne cet équilibre généreux et harmonieux. Très bel accord!

3- Vendée Nord-Ouest Pleine Mer et La Bohème 2009, de Marc Pesnot :
Huître vive et fraîche. Le vin garde une sorte d'onctuosité, mais l'accord a du mal à se révéler tout à fait homogène.

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4- Vendée La Guittière et Granite de Clisson 2005, du Domaine de la Pépière, de Marc Ollivier :
La chair de cette huître est résolument... océane!... Salée, iodée, ça déménage! Le Muscadet apporte de la nuance, mais là également, les associés ne sont pas vraiment sur la même longueur d'onde.

5- Prat ar Coum creuse fine n°3 et Clos des Rouliers 2008, de Richard Leroy :
Huître charnue et savoureuse, à croquer! Le vin est dans un registre mûr et réagit bien à ce type de mollusque. A noter l'évolution et une expression très différente entre une bouteille juste ouverte et une autre bien aérée. Deux accords différents!... Ce qui tend à démontrer
qu'un accord huître-vin n'a rien d'anodin...

6- Utah Beach spéciale n°3 et Sancerre 2008, de Gérard Boulay :
L'huître est charnue et d'un beau volume en bouche, grasse, mais d'une jolie douceur. Un soupçon d'élevage persiste, du côté du vin, mais l'expression résolument sauvignon apporte beaucoup de fraîcheur et d'élégance. Un accord au top!...

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7- Étang de Thau, Bouzigues et Picpoul de Pinet 2008, du Château St Martin de la Garrigue :
La Bouzigues proposée est plus grosse, mais reste assez neutre dans ce qu'elle exprime, peut-être avec un côté plus... sudiste. Le vin manque un peu de spontanéité, de relents d'agrumes. Accord moins exubérant, manquant un rien de fougue.

8- Muirgen et Phénix 2009, de Guy Buissière :
"Née de la mer", c'est la traduction de ce mot gaélique. L'Irlande nous propose cette huître creuse, acheminée à Cancale, pour les dernières phases de son élevage. Une ampleur à nulle autre pareille!... Délicieuse! La révélation du jour, superbe!... Dans le verre, un melon de Bourgogne qui nous vient de... Bourgogne!... Vif, tendu, expressif. Un accord qui vous donne envie de pousser la porte d'un irish pub!... C'est bon ça!... On fait quelque chose à Noël?...

9- Spéciales de Gillardeau et Terre de Gryphée 2007, du Domaine de la Tournelle :
Volumineuse et dense, dans un style très Oléron. La salinité est très nuancée. Accord assez surprenant avec un chardonnay venu d'une terre chargée d'huîtres fossiles en Arbois, sur des notes un rien oxydatives et une touche saline. Un duo pour les hommes!... Je sens que ça va hurler!...

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10- Tsarskaya creuse n°3 et La Goutte du Charme 2007, d'Arnaud Combier :
En référence aux Tsars de Russie, grands consommateurs d'huîtres. Sélectionnée dès le naissain, élevée trois à quatre ans. Très ample, croquante, racée, iodée, d'une belle longueur distinguée. Un trait de lumière, une coupole dorée sur la Place Rouge, au coeur de toutes les Russies!... Le St Véran n'a pas tout à fait digéré son élevage, mais se montre à la hauteur, avec lui aussi, une belle distinction et une agréable franchise. La cuvée Les Mandeliers doit être aussi une belle réponse à cette creuse onctueuse.

11- Plate de Belon n°2 et La Princée 2008, d'Hubert Lamy :
Une réputation quasi éternelle, en tout cas, un autre monde. Élevée dans un mélange d'eau douce et d'eau de mer. Un côté onctueux et une expression plutôt neutre, à destination de ceux que l'iode dérange... Charnue et croquante. Le St Aubin se place dans le registre classique que le duo inspire : Belon et chardonnay de Bourgogne. Souvenirs de repas de fête des années soixante-dix... Toute une époque!...

12- Plate de Cancale calibre 0 et Riesling K 2007, de Christian Binner :
Huître consistante, d'une beau volume. Ne serait-ce pas une touche de noisette?... Vous trouvez?... Du corps, une certaine distinction... Le riesling, issu d'un terroir majoritairement granitique, se dit que le granite justement, en Bretagne... Mais, chassez le naturel et il revient par les papilles de derrière!... De délicates notes pétrolées viennent à la rescousse. Un accord est-ouest qui vaut le détour!

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Deux douzaines d'huîtres, finalement, ça passe tout seul!... Un peu de pain, des beurres Bordier, du temps devant soi... Que diriez-vous d'un thé vert, sous le patio du Chai, pour fêter la victoire de la Verte Érin?... Un cigare peut-être?... C'est pas de refus!...

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La tempête s'essouffle. Sous les sombres nuées, le paysage se la joue mer d'Irlande. La bruine se fait légère et discrète, comme si elle était une évidence, une nécessité à notre épiderme. Jamais je n'aurais pensé qu'une telle dégustation aurait pu nous faire voyager à ce point... Larguez les amarres!...

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Commentaires
S
Ok, maintenant je comprends mieux la discussion de lundi au chai !!!
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R
No comment sur l'appréciation "virile" pour le duo Gillardeau/Gryphée... j'tiens une petite forme, moi ! L'Amphibolite Nature m'aurait plue également, ou un Melon de Bourgogne du Domaine de la Cadette. A part ça, rien à redire, REVEVIN à la hauteur de mes espérances ! Bravo aux deux Phils.
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L
bien trouvé!<br /> ...et belle dégustation semble-t-il pour un temps de guerre ;-)
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D
Belle dégustation Phil !!<br /> Un agenda peu propice pour ce vendredi midi et une tempête aussi, vécue un peu plus au nord...<br /> Peu étonné par le côté "Suisse" de la Bouzigues<br /> Me suis consolé avec des "normandes"...
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P
Effectivement Patrick, il manquait un Chablis! On a opté pour un St Aubin sur la plate de Belon, mais c'est plus pour une question de disponibilité de cuvée.
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