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La Pipette aux quatre vins
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3 juin 2007

Petit pèlerinage à Suronde

Ooh!... J'entends déjà les commentaires!... Tiens, voilà encore un aficionado de Francis Poirel et de ses vins!... Il revient à Suronde, l'oeil suspicieux, plonge le nez dans son verre et feint d'écouter, d'une oreille distraite, toute la conviction des nouveaux propriétaires!... Qui plus est, c'est certain, il a du se gausser des commentaires catégoriques d'un illustre dégustateur qui, naguère, dit un jour à qui voulait l'entendre, que les nouveaux maîtres du lieu n'auraient guère de peine à faire mieux que leur prédécesseur!... C'est vrai que, ce genre de prévision lumineuse, on s'en fait aisément des gorges chaudes!...

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Mais, il est probable que Guillaume Mordacq et Jean-Francois Vaillant, associés dans cette nouvelle aventure, virent là une affirmation qui pouvait leur revenir, façon boomerang!... Car il est certain que tout le monde n'est pas de cet avis. D'ailleurs, au moment d'entamer un petit tour de vignes (toujours un très beau moment dans ce site!...), auquel me convie le second, en préambule, il est clair que tous les doutes n'ont pas été chassés par cette proclamation d'expert!...

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Pour ces premières Portes ouvertes à Suronde de la nouvelle ère, J-F Vaillant, n'ignorant rien de mes relations amicales et anciennes avec Francis Poirel, me confie aisément qu'il est étonné de n'avoir guère de nouvelles des anciens clients de son devancier ici-même!... Message reçu!... Pourtant, je ne vois guère là d'amertume dans les paroles d'un vigneron qui connaît bien l'Anjou et le monde du vin. D'ailleurs, malgré son expérience à la tête d'un domaine de quelque cinquante hectares (Domaine les Grandes Vignes), il avoue humblement que chaque jour lui apporte son lot de nouveautés, de surprises.

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Il faut dire que la décision prise très rapidement par les nouveaux propriétaires, de maintenir la biodynamie, n'est pas étrangère à cet état de fait. Et tous prennent aussi en compte, le charisme de Francis Poirel ("imposant", selon Christophe Durand, le nouveau maître de chai qui, avant de rencontrer le personnage, l'avait quasiment "statufié, déifié", même, à l'avance!...), qui leur inspire une certaine rigueur et une bonne cohérence. Certes, c'est là un aspect qu'il convient de relativiser largement, car la passion et une forte détermination sont, sans doute, meilleures conseillères...

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De la détermination, il en fallait au départ!... Et Jean-François Vaillant découvrant un vignoble... très nature (et aussi un domaine devant faire front, face aux difficultés des derniers mois), écarta difficilement l'idée d'arracher certaines parcelles et de replanter intégralement. Il n'en fut rien, finalement, et les complantations massales, planifiées sur plusieurs années, ont été adoptées par les nouveaux associés. Pas facile de se passer de ces vénérables ceps de chenin, pour faire un grand Quarts-de-Chaume!...

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Je devine un soupçon d'impatience chez certains des lecteurs de ces quelques lignes... Alors?... Et les vins?... Il faut noter quelques orientations plus nuancées pour les vins du futur, ou en cours d'élevage... 020607_022Ainsi, la limitation rigoureuse, de l'élevage justement, à 18 mois maximum, pour les Quarts-de-Chaume, cache sans doute mal des raisons contextuelles, comme le fait de n'avoir ni l'envie, ni la volonté d'être confronté à une surveillance vigilante de barriques, issues de plusieurs récoltes. Ainsi, le 2005 est d'ores et déjà assemblé, la mise définitive devant intervenir dans les prochaines semaines. Bien sur, certaines motivations, comme les doutes sur le bien-fondé d'un élevage plus long, peuvent paraître légitimes. Tout comme celles concernant les choix économiques : par exemple, la nécessité ou pas de renouveler le parc de barriques?... Dans le contexte actuel de mévente (relative, pour et selon certains!) des vins liquoreux, il faut sans doute admettre que, partir la fleur au fusil pour de nouvelles aventures, ce ne sera pas la ligne choisie par le nouveau duo. Et que les choix actuels justement, ne seront pas forcément ceux qui prévaudront à l'avenir... Dans un sens comme dans l'autre...

Suronde était, depuis quelques années, l'expression presque "artistique" d'un vigneron qui voulait croire à sa liberté de choix et qui y laissera inévitablement un peu de lui-même. Désormais, ce sera plus le travail d'une020607_023 équipe, consciente sans doute de la valeur de "l'héritage" et attentive, malgré tout, à ne pas le dilapider. Mais, on ne peut écarter l'idée que quelques passionnés n'expriment, à l'avenir, une sorte de nostalgie, objective parfois, un peu moins dans d'autres cas, d'autres millésimes, comme c'est parfois le cas pour certains châteaux du Sauternais, par exemple. Gageons que les nouveaux propriétaires trouveront aisément quelques supporters, dont ceux, malheureusement, qui boivent béatement (chercher l'anagramme!...) les avis les plus éminents en matière de liquoreux d'Anjou!... Suronde mérite mieux que cela!... Une visite en Anjou doit passer par ce "lieu magique" et une rencontre avec le nouveau trio. C'est de très loin, le meilleur moyen de se faire un avis et de donner du temps au temps...

- Sauvignon, Vin de Table 2005 :
Joli nez un peu floral, délicatement fumé. Très minéral en bouche. Beau volume, un gras qui en impose!... Très beau à ce stade!...

- Anjou blanc 2005 :
Un nez sur la réserve. Expression délicate, avec une belle fraîcheur révélée en bouche. Finit également sur une pointe minérale. Beau potentiel!

020607_003- Sauvignon, Vin de Table 2004 :
Un nez sur les agrumes frais. Bouche assez tendue, avec un caractère notoire en finale. Pas tout à fait en place à ce stade, mais cela peut paraître normal...

- Anjou blanc 2004 :
Or brillant, superbe! Nez floral, où l'acacia le dispute à une touche de chèvrefeuille. Beaucoup de densité et une très belle note finale, sur une pointe minérale typique du cru.

- Anjou blanc 2006 (en barrique) :
Assez limpide, brillant. Une légère pointe de gaz, mais beaucoup de gras, de volume.

- Sauvignon, Vin de Table 2006 :
Belle fraîcheur citronnée à ce stade. Une bouche qui révèle la présence d'un sucre résiduel non négligeable, semble-t-il...

- Quarts-de-Chaume 2006, lot 1 :
Une trie vendangée à 25° en milieu de période. Beaucoup de volume et une note de caramel au lait.

- Quarts-de-Chaume 2006, lot 2 :
Vendangé plus tôt à 20°. Assez séducteur, sur une expression alliant fruit et touche minérale.

- Quarts-de-Chaume 2005 :
Brillant et particulièrement ambré! (voir photos ci-dessus). Du volume, de la finesse. Une belle délicatesse,020607_004 soulignée par une fin de bouche nerveuse. Beau potentiel!...

- Quarts-de-Chaume 2002 :
Belle expression du cru, sur la verveine et le tilleul. Un vin plus rigoureux que séducteur actuellement, mais, laissons-lui un peu de temps...

- Quarts-de-Chaume 1997 :
Là, le ramage ressemble au plumage!... Dix ans et un vin qui fait honneur à son géniteur!... Une finesse exemplaire, qui donne tout le potentiel du cru!... Grande bouteille!...

Reste désormais à revoir les vins les plus récents après la mise (le soin apporté à celle-ci étant souvent déterminant...) ou au terme de l'élevage. Il faut aussi souligner que le millésime 2006 n'est pas vraiment un cadeau!... Il est à craindre que certains lots n'évoluent pas forcément très favorablement. Pas impossible de voir apparaître des nez... capricieux! Et là, les choix des hommes vont peser lourd... Ne dit-on pas que 2006 est une année de vigneron?... 

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