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La Pipette aux quatre vins
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6 avril 2015

Hervé Ravera, vigneron à Marchampt (69)

Marchampt, dans la montagne beaujolaise, n'est pas le plus connu des villages du Rhône viticole, mais fait partie de la trentaine de communes composant l'appellation Beaujolais-Villages dans le département du Rhône (plus les huit de Saône-et-Loire). Un peu plus de quatre cents habitants, une altitude se situant à peu près à quatre cents mètres, une viticulture largement traditionnelle (et conventionnelle), mais aussi un des vignerons, Gérard Belaïd, parmi les plus anciennement installés en agriculture biologique dans la région. Un pionnier, si l'on peut dire!... Mais, c'est aussi dans ce village, au lieu-dit Laval, que l'on peut rencontrer Hervé Ravera, qui a créé son domaine, Le Grain de Sénevé, en 2007, pour voir aboutir une reconversion vécue comme la réalisation d'un rêve, avec la force de la foi en soi, parabole oblige. Et la dégustation récente d'une de ses cuvées, 500 mètres 2011, nous a démontré, si c'est encore nécessaire, que souvent, le talent n'attend pas le nombre des années passées derrière le cheval, même si l'oeuvre grandit et se construit avec le temps!...

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Dans une autre vie, Hervé était infirmier. Son épouse est quant à elle sage-femme et le couple compte une belle volée de quatre jeunes enfants. De l'occupation, assurément!... Il n'est pas forcément aisé de trouver quelques parcelles, mais quand on en dégotte, qui plus est dans la montagne des Grobis (nom des habitants de Marchampt!), on admet difficilement de devoir faire trop souvent des kilomètres pour travailler les sols, traiter, vendanger... Mais, au final, la maison au coeur du petit hameau perché dans la pente, s'est avérée disponible et a pu être achetée par les Ravera. L'histoire devenait résolument cohérente...

Deux parcelles de vigne d'un total de deux hectares, 60 ares au-dessus et 1 ha 40 en dessous, uniquement plantées de gamay en gobelet, âgés d'une quinzaine d'années environ, pour les plus jeunes. En haut, la plus récente plantation a deux ou trois ans. Les ceps y sont un peu plus écartés que la norme et perpendiculaires à la pente, permettant ainsi au vigneron de passer dans les deux sens avec le cheval, ce qui représente une bonne économie d'énergie. Ici, on trouvait avant des vignes à bout de souffle (pour le moment, c'est nous qui le sommes, en attaquant la forte pente à pied!) avec beaucoup de plants américains, d'où la nécessité de remanier le vignoble dès le départ. Un peu plus haut encore, des surfaces naguère arrachées, où l'on trouve maintenant une plantation d'arbres fruitiers. Et peut-être bientôt des céréales?...

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Nous admirons le paysage sous nos yeux, malgré la météo hivernale. Non loin de là, au lieu-dit Le Fay, où se situent les chambres et la table d'hôte de Valérie et Roger Parseihian (Les Fées du Fay), en cette matinée de la fin mars, il a neigé, à plus de 600 mètres d'altitude. Marchampt a compté pas moins de trois cent hectares de vignes voilà seulement une dizaine d'années, mais désormais, il n'y en a plus guère que cent vingt. Ce n'est pas le cas dans tous les villages de la région, mais ici, une attention particulière semble être portée à la reprise des friches et des vignes abandonnées, un jeune agriculteur du cru remettant des vaches sur les coteaux. De plus, un éleveur (élevage laitier) de la commune voisine permet à quelques génisses de passer la crête pendant six mois et ainsi venir paître sur le versant sud de ce qui pourrait être un ancien volcan.

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Avant de s'installer, Hervé Revera a suivi une formation d'un an au CFPPA de Mâcon-Davayé, où il a même passé un Bac, puis a ensuite travaillé un an et demi chez Marc Guillemot, à Quintaine. Il a également sollicité Jean-Loup Cannelle, installé dans le Doubs, spécialiste en formation cheval et qui se déplace dans les fermes. Un aspect indispensable, puisque si le vigneron de Laval réalise désormais presque tous les travaux avec son cheval, répondant au nom exotico-musical de Reggae Night, il avoue avoir fait le choix de l'utilisation du cheval quelque peu à reculons. En effet, les pentes imposent ici de faire appel au treuil et Hervé, travaillant seul, ne pouvant mettre en oeuvre la méthode, du se résoudre à opter pour la solution équine, notamment pour répondre à son objectif d'une viticulture éco-biologique. Il ne le regrette pas, mais les premiers temps furent parfois difficiles, même si son compagnon à quatre pattes (de caractère!) bénéficie de près herbeux tout proches.

Autre intérêt séduisant de l'habitation, le large cuvier, même s'il ne fut pas utilisé entre 2003 et 2007. En effet, il offre presque la possibilité, dans sa configuration ancienne et actuelle, de travailler avec la gravité, ce que le vigneron ne manquera certainement pas d'exploiter à l'avenir, moyennant quelques petits aménagements. Au coeur de l'espace vinification, un très ancien pressoir vertical américain, ayant appartenu au grand-père de Christian Ducroux.

Depuis le début, selon les années, une ou deux cuvées (pour séparer le haut du bas) sont proposées : 500 mètres et Le Grain de Sénevé, avec une démarche résolument sans soufre (sauf circonstances le réclamant) et la dégustation démontre leur dynamique et leur spontanéité. Indiscutablement, Hervé Ravera a trouvé le chemin pour mettre en valeur les jus issus de ses parcelles. Vous pourrez également les retrouver les 18 et 19 avril prochains, à l'occasion de la Biojoleynes, en compagnie d'une belle équipe de vignerons bio et naturels.

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