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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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29 octobre 2006

Anjou post-vendanges 2006

Quelques visites en Anjou, pour prendre la température, après une période de vendanges un peu tendue dans la région!...

Quatre vignerons aux sensibilités proches, mais aux parcours foncièrement différents. L'un d'entre eux ne propose que des blancs, les autres ont une gamme assez large. Deux se situent à Rablay sur Layon, un à Chaudefonds sur Layon et le petit dernier à Mûrs-Erigné.

Le fil rouge de ces vendanges 2006, c'était l'urgence!... Il a fallu être très réactif lorsque les foyers de pourriture sont apparus et que la météo quelque peu cahotique s'est confirmée. Un peu de solidarité entre vignerons, des choix clairs lorsqu'il a fallu trancher et finalement, personne de se lamente, loin s'en faut!... Pour un peu, on lui trouverait un caractère "opportun" à ce millésime, juste derrière le très beau 2005!... En tous cas, pour ces quatre domaines, aucune impasse ne semble justifiée!...

Premier de cordée, à Mûrs-Erigné donc, Marc Houtin, de La Grange aux Belles :

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Depuis qu'il fût présenté, ici-même, comme une des découvertes du dernier Salon des Vins de Loire, le jeune vigneron et à la fois, disons-le, jeune talent de l'Anjou, sorte de fils adoptif des frères Lebreton, va son petit bonhomme de chemin. Il nous avait étonné par le niveau de ses 2004, il nous emballe par ses remarquables 2005 et semble parti pour une notoire passe de trois avec les 2006!... Dans un autre style, mais fidèle à un point qui lui importe : laisser le millésime s'exprimer.

Nous avons dégusté au domaine, dont les locaux sont situés au coeur d'un quartier artisanal, aux portes d'Angers, des vins très jeunes, dont certains sont en cours de fermentation alcoolique. Inutile de préciser que nous ne tirerons pas, à l'excès, de plans sur la comète. Mais, quelque peu aux aguets, du fait des échos des vendanges, il faut bien avouer que nous n'avons pas trouvé trace d'expressions aromatiques inquiétantes.

- Anjou blanc sec, Fragile 2006 : une dizaine de barriques de chenin à des stades différents. Un premier lot tendu et droit. Un second moins avancé. Pourtant, si l'on en croit les notes du vigneron, c'est dans le premier qu'il reste le plus de sucre!... Sans doute exprime-t-il plus de minérailté à ce stade.
- Sauvignon doux, Merci 2006 : deux échantillons prélevés successivement en barrique et en cuve et surtout une expression qui n'a rien à voir avec les arômes variétaux du cépage, que l'on rencontre le plus souvent. Etonnez-vous!...
- Anjou rouge 2006 : au final, il y aura deux ou trois cuvées. Actuellement, pour 2005, elles se nomment "Le Vin de Jardin" en Vin de Pays, "53" et "Princé". Cette dernière pourrait prétendre à l'appellation Anjou-Villages-Brissac, mais, les labels, ce n'est pas forcément la tasse de thé de Marc Houtin, surtout lorsqu'ils imposent des contraintes, telles qu'un an d'élevage avant de prétendre à l'agrément. Ce domaine est jeune... Deux échantillons dégustés : le premier aux très beaux arômes viandés, genre tripaille, agréables et surprenants à ce stade. Le second en cours de fermentation, aux tannins présents, mais ronds et souples.
- Coteaux de l'Aubance 2006 : cette année, le vigneron s'en est tenu à sa recette des années précédentes : vendanges par tries successives. Bien sur, il fallait beaucoup de vigilence, mais les lots dégustés, issus des 2è, 4è et 5è tries, montrent une belle richesse et des arômes marqués par la fraîcheur et un joli fruit.

Pour l'acte 2 de cette première journée en Anjou, direction Chaudefonds sur Layon et notamment Princé, où nous avons rendez-vous avec Patrick Baudouin.

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Nous sommes dans la partie nord de l'appellation, au plus près de la Loire. Pour le vigneron de Princé, avec ce millésime 2006, les choses sont plutôt simples : il n'y aura pas de rouges et très peu de moelleux (trois barriques actuellement). L'essentiel sera composé de blancs secs (les lots dégustés semblent avoir un bel avenir) et d'un peu de rosé.

A cette occasion, petit retour sur la cuvée Les Saulaies 2004, en Anjou blanc, très nette et fraîche, pleine et sans faille, ainsi que sur le Coteaux-du-Layon, les Bruandières 2003 et sur la cuvée Maria Juby 2003 également, qui nous épatent par leur fraîcheur et leur droiture!... Ce qui aurait tendance à nous démontrer que beaucoup de c... ont été dites et écrites à propos de ce millésime!... Le temps lui rendrait-il justice?...

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En Layon, vous trouverez peu de vignerons qui n'évoqueront pas les difficultés de la conjoncture. D'un point de vue amateur de dégustation, on pourrait estimer réjouissant de disposer au domaine de trois millésimes (et un autre qui se profile!). En fait, dans le vignoble, on se demande un peu pourquoi ces moelleux-liquoreux sont à ce point boudés par les amateurs, mais aussi par les professionnels. Pourtant, ils ont bigrement évolué et, avec la mode des cuisines qui marient les saveurs, la tendance du sucré-salé, présente maintenant sur de nombreuses cartes, ils devraient trouver davantage l'ouverture, plutôt que ces niches confidentielles qu'évoquent les vignerons.

Le second jour passé en Anjou se limite à Rablay sur Layon, avec un passage chez Richard Leroy. Pour 2006, que des Anjou blancs secs en cours de fermentation au domaine. Des vendanges express d'à peine plus de quarante-huit heures!... Et point de liquoreux!...

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Plusieurs lots dégustés, issus du Clos des Rouliers ou des Noëls de Montbenault, mais pour les deux, une seule et unique trie. Les barriques n'en sont pas au même stade là encore, mais il n'est pas interdit de penser que, pour ce type de millésime, le second cru, les Noëls, montre toute sa force et son potentiel. Un ton au-dessus!... Certains jus sont superbes!... Ca promet!...

Enfin, pour conclure cette virée automnale, à peine quelques instants pour se rendre aux Domaine des Sablonnettes et passer une parte de l'après-midi avec Joël Ménard. Là encore, 2006 n'est pas présenté comme un millésime à oublier, loin s'en faut!... Pour preuve, les cuves de gamay et de grolleau, destinées à composer les cuvées Les Copains d'Abord et Les Copines Aussi. Le grolleau exprime d'ailleurs de belles notes poivrées du meilleur effet.

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Au domaine, un pressoir tout neuf et de nombreux lots à découvrir en Anjou blanc et en Layon. Pour ces derniers, Joël Ménard les qualifie de "gentils"!... Mais, d'après lui, la demande, si faible soit-elle, s'oriente vers ce type de liquoreux légers et plus aériens. Ensuite, retour sur d'autres barriques, dans lesquelles fermente toujours le millésime 2005!... Ils ne sont pas encore assemblés et défient les "agrémenteurs"!... Le vigneron de l'Espérance cache mal sa perplexité à leur sujet, voire son inquiétude. Et les stocks qui augmentent...

Voilà deux jours passés en Layon. Deux journées nécessaires au contact de certaines réalités, au terme desquelles on ne peut que s'interroger sur les raisons qui poussent les amateurs et certains professionnels à faire l'impasse sur les vins de cette région. Dans laquelle fourmillent les talents!... A l'approche de la Toussaint, on trouverait presque une parenté chromatique entre les vins d'Anjou et les chrysanthèmes qui fleurissent sur... nos places de villages... Mais, n'en doutez pas, tous ces vins sont bien vivants!... Amateurs de toutes origines, sortez de vos guides, ou alors, munissez-vous de celui du Routard pour découvrir ce vignoble, tout entier, prêt à vous recevoir!...

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Commentaires
P
En fait, je me demande parfois, Estèbe, si cette "douceur angevine" ne cache bigrement pas l'apreté de la conjoncture pour les vignerons du cru?... Ils ne sont sans doute pas les seuls...
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E
C'est toute la douceur angevine en un seul post. Top cool!
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