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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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6 avril 2008

Petite escapade layonesque

La proximité assez récente - autoroute oblige - avec l'Anjou et le Layon, nous permet, à nous autres vendéens, de passer quelques petites journées sympathiques dans le vignoble, à la découverte de quelques cuvées, parmi celles qui sont désormais disponibles, çà et là, même si parfois, elles ne le sont qu'en quantité très limitée!...

D'ailleurs, certains vignerons de la région, qui font partie de la mouvance bio notamment, craignent un peu, commercialement, cette année 2008, qui fait suite à un millésime 2006 assez moyen, pour lequel il a fallu sélectionner le meilleur et à 2007, avec son été difficile et ses attaques de mildiou, qui ont, presque naturellement réduit les rendements. Au final, des quantités moindres disponibles. Inévitablement, quelques ventes réduites, auprès de clients qui voient leur allocation fondre comme sticks de glace carbonique, lors de journées de vendanges caniculaires!...

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Nous avons un premier rendez-vous à Thouarcé, au Domaine Les Grandes Vignes. En l'absence de Jean-François Vaillant, c'est sa soeur Laurence qui nous reçoit et nous guide, en préambule, jusqu'au coteau dit du Malabé, au coeur de l'appellation Bonnezeaux.

Pour tous les vignerons angevins (et la plupart des autres!...), en ce début avril, nous entrons dans une des périodes les plus critiques de l'année : le débourrement. C'est le temps qui associe la joie de voir apparaître les bourgeons d'un nouveau millésime et la crainte de toute baisse de la température ambiante, celle-là même qui pourrait provoquer un funeste gel matinal, ravageur certaines années, comme en 1991!... Lune rousse et saints de glace, tout l'imaginaire des peurs ancestrales vigneronnes en quelques jours : 11 mai, St Mamert, 12 mai, St Pancrace et 13 mai, St Servais!... On peut toujours écouter en boucle la Nuit sur le Mont Chauve ou la Danse Macabre... de Saint-Saëns, pour conjurer le sort!... Brrr...

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Le Malabé donc, fleuron du domaine, 1,80 ha à la sortie de Thouarcé, en direction du hameau de Bonnezeaux. Le coeur de l'appellation, qui compte environ 100 ha. Pas le plus médiatique des coteaux, mais celui dont la situation, le profil, la qualité des schistes sautent aux yeux des amateurs de passage, en même temps que l'évidente difficulté à le travailler et à l'entretenir. D'ailleurs, Malabé, en patois local, signifie mal labouré, ou difficile à labourer. Au point d'ailleurs, où le coteau, propriété de la commune, fut longtemps un terrain de moto-cross bien connu dans la région!... Et le tout, ou presque, en AOC Bonnezeaux, s'il vous plaît!...

La famille Vaillant en est la métayère depuis 1994, au prix de quelques bouteilles de Bonnezeaux et de Coteaux-du-Layon (1/3 de la parcelle) laissées à la commune pour ses festivités (les voeux du Maire au Malabé, y'a pire!...) et grâce à quelques partenaires financiers.

Le Domaine Les Grandes Vignes est, quant à lui, en conversion bio depuis 2006, en vue de la certification en 2009. Pour toutes les parcelles, travail des sols, désherbage thermique dans les zones les plus accidentées (ex : le Malabé!) et forte volonté d'entretien, de mise en valeur et de soins maximum apportés aux vignes. Au total, 55 ha de cabernet et de chenin pour l'essentiel, dont 27 dédiés aux rosés issus de cabernet, destinés à la grande distribution. En effet, le domaine comptait, du temps des parents Vaillant, 15 ha, dont le produit était cédé entièrement au négoce local. Depuis la reprise par frères et soeur, il a été décidé de garder un oeil, de rester acteurs pour toutes les filières de distribution. Une structure commerciale a été créée, La Collégiale, qui s'occupe des aspects "négociation" avec les grands distributeurs, ceux-là même qui représentent de nos jours 70%, au bas mot, de la vente de vin en France. Un tel domaine en Anjou, avec l'omniprésent souci de l'équilibre financier, peut-il ignorer cela?...

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Donc, des blancs, des rosés, secs et moelleux ou liquoreux, des rouges, à déguster dans le caveau souterrain, séparé par une baie vitrée de l'imposant chai à barriques (dont certaines viennent en droite ligne d'un célèbre Grand Cru Classé de Pessac-Léognan!...). Toutes ces cuvées sous le label "Le Temps des Vignes", destiné à la vente aux particuliers, aux cavistes, à la restauration. Ce sont d'autres vins, un autre label, qui sont dirigés vers la GD.

- Anjou blanc sec, Varenne du Poirier 2005 :
Issu de 3 ha essentiellement sur schistes, sur la commune proche de Faveraye-Mâchelles. Une belle fraîcheur relevée par une point citronnée. Joli vin non dépourvu d'une certaine densité.

- Anjou blanc sec, Varenne de Combre 2005 :
Intense, droit et net, tant pour ce qui est de l'expression aromatique que de la tenue en bouche. Agréable persistance. Un chenin sec auquel on peut donner quelques années, afin de mesurer la qualité de l'évolution.

- Rosé de Loire 2007 :
Un peu de bonbon anglais, de la fraîcheur et une légèreté agréable, pour cet assemblage de 50% grolleau et 50% cabernet, destiné aux entrées diverses des repas d'été.

- Anjou rouge, L'Aubinaie 2006 :
100% cabernet franc, issu d'une parcelle de vignes situées autour du village de La Roche Aubry, où se situent les locaux du domaine. Un sol sablonneux, avec une présence importante de fallun coquiller. Nez de fruits rouges mûrs. Beau volume, assez solide. Des tannins qui devraient révéler leur qualité rapidement.

- Anjou-Villages, L'Ancrie 2005 :
100% cabernet franc, sur un sol sablonneux de la commune voisine de Faveraye-Mâchelles. Pas plus de 35 hl/ha et un élevage de douze mois, comme il se doit pour les vins de cette appellation. Un Anjou solide, riche et doté d'un équilibre qui le taille pour une garde moyenne et fiable.

- Anjou-Villages, Les Cocainelles 2005 :
Petites collines, en gaulois! 100% cabernet franc. Des vieilles vignes de 65 ans sur un sol sablonneux. Guère plus de 27 hl/ha. Très beau volume, de l'intensité, de la chair. Ne cédez pas à la tentation, gardez-en quelques flacons!...

- Cabernet d'Anjou 2007 :
Une douceur fruitée, que l'on ne peut ignorer à l'approche des beaux jours. Apéritifs gourmands, melon, voire asperges à la crème... 4,50 euros!... Que dire de plus?...

- Coteaux-du-Layon, Le Pont Martin 2006 :
Issu de vignes sur Faveraye-Mâchelles et de légers coteaux au bord de l'Arcison (prononcez Archison!). Miel et fruits blancs. Légèreté et tonicité à la fois!... Un exemple de réussite pour l'appellation!...

- Bonnezeaux, le Malabé 2006 :
A l'image des liquoreux du domaine. Un équilibre recherché autour de 11-11,5° d'alcool, qui confère aux vins légèreté et élégance. Belle intensité et jolie expression. Le terroir est indéniablement mis en valeur.

- Bonnezeaux, Noble Sélection 2005 :
Peut-être une cuvée référence, dans un très beau millésime. Du miel, des fruits confits. Concentré, dense, d'une très belle persistance et déjà très accessible! Élégance enthousiasmante!...

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Cette journée prévoyait une découverte des Coteaux-du-Layon et donc, une traversée de l'appellation qui totalise quelques 1300 ha. A peine vingt-cinq kilomètres de routes vallonnées et pas moins de vingt minutes plus tard, nous nous trouvions à l'autre extrémité de la zone, à St Aubin de Luigné, pour une visite au Domaine Philippe Delesvaux. Un coup d'oeil panoramique tout d'abord, du haut du perchoir de La Haie Longue, qu'il ne faut pas oublier pour mieux comprendre tout le microclimat et l'aérologie déterminante du lieu. Puis quelques flacons à déguster, pour la plupart disponibles.

- Anjou rouge 2004 :
La fraîcheur ambiante le dessert quelque peu. Les tannins sont fermes, solides, mais il y aura des jours meilleurs, pour accompagner quelques grillades!

- Anjou rouge, Montée de l'Epine 2005 :
Un plus de puissance, de complexité aromatique. Des arômes épicés et une bouche charnue, solide. Les tannins demandent encore un peu de temps, mais le potentiel de garde est évident.

- Anjou blanc sec, Feuille d'Or 2006 :
Une belle maturité évidente et des arômes un peu diffus, sur la retenue. Encore un beau blanc pour la table!

- Anjou blanc sec, L'Authentique 2005 :
Issu de la parcelle plantée en vignes françaises, franches de pied. Un demi-sec (55 g de SR) séducteur, élégant et d'un caractère original, qui laisse présager tout le potentiel de cette jeune vigne. A noter sur nos tablettes!...

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- Coteaux-du-Layon-St Aubin 2006 :
Miel délicat et néanmoins une certaine intensité. Déjà épuisé!...

- Coteaux-du-Layon-St Aubin, Clos de la Guiberderie 2004 :
Un classique du domaine! Miellé, puissant, persistant. Toute l'expression des soins apportés à la vigne et des tries successives.

- Coteaux-du-Layon, SGN 2004 et 2005 :
Issus de tries en provenance de l'ensemble du domaine. La puissance s'associe à la pureté d'expression, avec toute l'influence, parfois, de la parcelle dite Clos du Pavillon et son sol carbonifère. Iodé, tourbé. Cuisine exotique, façon tajine aux abricots secs, incontournable!...   

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Commentaires
M
un article fort interessant ..<br /> merci pour les découvertes de cette région..!!
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D
Comme le dit le matinal Alain, ceci réveille bien des souvenirs pas si lointains.<br /> A+
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T
Hummmm, un bon Côteaux du Layon...en plus si différents pour une même appelation, en fonction du terroir. Un vrai bonheur..merci pour cette balade!
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A
Salut Philippe,<br /> <br /> Cette jolie promenade en Layon vient de me rappeler certains bons souvenirs, même si nous n'avions pas eu la chance de parcourir les vignes !<br /> Merci pour ce beau reportage en tout cas.<br /> A bientôt...<br /> <br /> Alain
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