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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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5 avril 2009

Château Vieux Taillefer, la passion selon St Emilion!...

En cette semaine pascale, quel meilleur propos que celui qui évoque la passion?... Toute la passion, rien que la passion, qui anime, au quotidien, Catherine et Philippe Cohen. Il s'agit là d'un couple de vignerons, approchant de la quarantaine, ayant travaillé moult années pour divers domaines et entreprises et qui s'est dit un jour : "OK! Maintenant, on tourne la page et on franchit le pas!..."

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On a beau être animé par un fort enthousiasme et rassuré par quelques avis, tout n'est pas si simple!... Philippe, parisien d'origine était, d'assez longue date déjà, commercial dans le grand négoce local. Il a habité dix ans au coeur de St Émilion, en ignorant la Dordogne, si proche et si lointaine... Il avoue qu'il se souciait alors peu de la météo, si ce n'est pour savoir s'il fallait prévoir d'emporter un parapluie ou revêtir un imperméable. Les choses ont bien changé, pour lui qui est désormais sensible au moindre changement de la direction ou de la force du vent!...

Catherine, quant à elle, avait effectué son stage de 2è année de DNO (Diplôme National d'Oenologie) au Château La Fleur Pétrus, non loin de là. Repartie chez Drouhin, en Bourgogne, elle était restée en contact avec Jean-Claude Bérouet, qui finit par lui trouver le moyen de se faire une place dans différentes structures de la région bordelaise.

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La Dordogne coule alors des jours tranquilles, mais l'idée de rechercher un domaine, un château à St Émilion mûrit lentement. Un jour, ils apprennent que le Château Vieux Taillefer est à vendre, là-bas, à Vignonet, au bord de la rivière, à quelques hectomètres de l'endroit où le mascaret finit sa course.

C'est une toute petite propriété de 3,6 ha. Seul et partant à la retraite, le vigneron veut vendre, après avoir oeuvrer longtemps avec une logique très traditionnelle : forts rendements, enrichissements, traitements classiques, pas d'éraflage et vente en vrac au négoce. Et qui plus est, en ayant perdu le statut de Grand Cru. En terme de perspectives, le challenge est dur à relever!...

Cela dit, l'ancien propriétaire était en fait un bon vigneron, qui leur laissait là un foncier irréprochable, avec 70% de vieilles vignes plantées en 1956, les manquants remplacés régulièrement (moins de 3% à la date de la vente) et après avoir fait les quatre façons pendant toutes ces années : un labour au début du printemps, pour déchausser les souches. Quand l'herbe se met à pousser, on remet un peu de terre sur les pieds. En été, on repasse pour aplanir le tout, dès qu'il fait chaud et que l'herbe devient plus rare et après les vendanges, on rechausse les ceps en vue de l'hiver.

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La propriété est plantée à 90% de merlot et 10% de cabernet franc. Ce dernier se trouve au bord de la rivière, sur la parcelle dite du Pavillon, composée, pour l'essentiel, d'un sol limoneux, avec quelques petits galets éparpillés, sur un sous-sol révélant des argiles bleues. Il y règne une ambiance paisible, qui doit beaucoup, sans doute, à la proximité de la Dordogne, malgré la présence d'une route passagère, non loin de là.

Du merlot, du cabernet, quelques jeunes vignes enherbées, dans un même lot de deux hectares, qui retrouve de la vie. Bordée de cerisiers en fleurs, la terrasse herbeuse au bord de la rivière invite à la rêverie et l'ancienne maison, fin XVIIIè, du Chevalier Lacombe, ami de Parmentier et notable de Vignonet, y contribue aussi largement.

Philippe Cohen nous rappelle au passage, que ces sols réclament beaucoup d'entretien et de vigilance. Davantage sans doute, que ceux de la Côte, là-haut, dont la qualité de terroir se montre souvent naturellement correctrice. La densité de plantation atteint le strict minimum : 5000 pieds/ha, alors que l'on trouve le plus souvent 6500 pieds/ha dans le secteur.

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Le temps d'un court trajet et nous nous retrouvons aux abords de la seconde parcelle du domaine. Celle-ci est tout à fait particulière. Elle forme une bande graveleuse, sorte de langue qui descend du village, avec une légère déclivité vers les deux bords. Des sols limoneux certes, mais avec une forte proportion de galets, qui plus est, sur une profondeur de cinq mètres, comme l'a révélé un carottage.

On y note un plus de précocité et on peut penser que les cabernets s'y trouveraient bien, mais elle est plantée uniquement de vieux merlots. De toute évidence, un endroit assez atypique porteur de beaucoup d'espoirs.

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Installés juste avant les vendanges 2006, les Cohen savent bien qu'ils n'en sont qu'aux balbutiements. C'est la renaissance d'un "petit cru", qui pourrait aller titiller nombre de grands!... Malgré la formation de Catherine, ils se défendent de faire des St Émilion "à la bourguignonne". Mais, cela dit, en proposant deux vins, sans hiérarchie l'un par rapport à l'autre, issus de deux parcelles distinctes, le postulat de départ n'est pas très bordelais!... Mais, bigrement intéressant!...

A la vigne, ils ont opté pour un travail s'appuyant sur le calendrier lunaire. Philippe estime qu'une culture en biodynamie viendra d'elle-même, avec le temps. Dans le cuvier, après une certaine hésitation, ils ont choisi des cuves béton de chez Nomblot, notamment pour leur inertie thermique. Elles sont d'un volume adapté à chaque parcelle, selon leur superficie. Dans la mesure du possible, ils ne procèdent à aucune filtration, ni collage.

Les vendanges sont faites avec le plus grand soin et avec force tri. Les raisins non foulés sont ensuite mis directement dans les cuves. Le pigeage est limité à une division du chapeau, dont les différentes parties sont immergées successivement, comme pour profiter d'une sorte de "tectonique des plaques". Parfois, de courtes saignées sont pratiquées, si nécessaire.

Après que les deux fermentations se soient effectuées en cuves, passage en barriques, pendant un an, pour le Pavillon de Taillefer et éventuellement prolongé pour le Château Vieux Taillefer. L'utilisation du soufre se limite à une protection médicinale par correctifs lors de l'élevage en barriques, mais rien à la mise.

- Pavillon de Taillefer 2007 :
Malgré la mise récente, une vraie cuvée de plaisir, avec l'éclat du fruit et de l'élégance.

- Château Vieux Taillefer 2007 :
01042009_015Plus de structure, de densité. Avec une minéralité sous-jacente de bon aloi.

- Merlot 2008, prélevé sur fût, destiné à la cuvée du Pavillon :
Un fruit frais et beaucoup de fraîcheur tonique.

- Cabernet 2008 :
Vendangé au cours de la 3ème semaine d'octobre. Du fruit mûr et pas le moindre côté végétal.

Les jus destinés au Château Vieux Taillefer 2008 sont, pour  certains, en fûts neufs. La prise de bois perturbe quelque peu la dégustation à ce stade, mais le vin semble exprimer un plus certain de minéralité et une belle intensité.

Les vins de la propriété connaissent déjà un franc succès, notamment à l'export, de par leur potentiel et les perspectives qu'ils proposent. États-Unis, Suisse, Italie, Danemark, Belgique, Espagne mais aussi Maroc et Israël ont déjà découvert ces cuvées. Gageons que les amateurs français, pour peu qu'ils restent ouverts, ne vont pas tarder à en faire autant!...

Peut-être à l'occasion de la future édition d'Anthocyanes, dont la première avait lieu récemment au château, du 29 mars au 1er avril, réunissant quelques grands noms du monde du vin : Clos Mogador, Fosse Sèche, Graillot, Deiss, Chapoutier, Egon Müller, Beaucastel, Rijckaert, Trapet, Villard, Gauby, Jayer, Olivier Pithon... etc... Ça bouillonne à Vignonet!... Qu'on se le dise!...

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Commentaires
P
... au blog la passion selon St Emilion<br /> <br /> La passion saint cohen serait une passion de la distorsion des faits et embellissement a son avantage. Il est totalement erroné que l'ancien propriétaire ai perdu l'appellation Saint Emilion grand cru, alors qu'elle n'a jamais été demandée. Peut-il nous donner la date de cette decision car nous rentrons dans le domaine de la denonciation calomnieuse ou diffamatoire. Nous sommes en pleine poesie champetre où l'on melange reve et realitées.<br /> Depuis quand les vignes se sont elles endormies pour qu'elles puissent reprendre de la vie ...? C'est une nouvelle scientifique importante. Les anciens propriétaires sont exploitants depuis 22 mars 1896 et cela sans interruptions. Bon vent a ce vieux vigneron, grand professionnel d'ampelographie et de vivification. <br /> <br /> Publié à la demande de M. et Mme VIDEAU Bernard (famille de vigneron depuis 1896!...)
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E
J'ai eu l'immense plaisir de découvrir ce cru de grande classe et m'intéresse depuis à tout ce qui se trame sur ce domaine,et le commentaire d'un "blogueur" m'oblige à réagir sur ces commentaires peu aimables de Rafinois 24: cette personne qui avance déguisée prétends connaitre la propriété, pourquoi alors une erreur sur son nom Taillefer(t) avec un T? Sans doute une maitrise aléatoire de l'orthographe? voir plus loin dans le texte un commentaire sur l'Ego de l'auteur écrit "égaux"...bref peu importe la manière parlons du fond, quels sont les arguments de Rafinois 24 pour dire de l'auteur qu'il ignore la profession viticole? je ne connais pas l'auteur mais il semblerait à lire tout les articles que cette personne est non seulement passionnée mais tout aussi compétente en viticulture et oenologie. En ce qui concerne le Château Vieux Taillefer sachez qu'en ce qui me concerne j'ai eu l'occasion de gouter les trois premiers millésimes de Mr et Mme Cohen....tout simplement éblouissant et j'ai eu aussi l'occasion à mon grand désespoir de goûter par erreur le vin de l'ancien propriétaire sur le millésime 2005, une erreur en effet car je croyais acheter le vin des nouveaux propriétaires sur ebay, il s'agissait en fait du vin produit par Mr et Mme Videau les anciens propriétaires, une seule chose à dire.....un univers sépare les deux vins.Le 2005 des Videau pourtant un grand millésime est austère au possible, acide (volatile) et dilué (rendements sans doute très très élevés), l'élevage en barrique est grossier, on devine une chauffe importante et surtout et malheureusement très certainement l'utilisation de chêne Américain! je comprends mieux que le propriétaire de ce flacon s'en soit débarassé sur ebay, j'aurais du m'en douter à 5 Euros la bouteille et aucun enchériseur ça sentait le piège à plein nez! l'idéal serait que les lecteurs se fassent leur propre idée sur ce cru exceptionnel, pour info la presse internationale encense ce vin et on peut le trouver sur les plus belles tables et plus belles caves de France et à l'étranger c'est dire! les Cohen ont un site très complet www.vieuxtaillefer.com <br /> Longue vie à Catherine et Philippe Cohen et longue vie au Château Vieux Taillefer, il me tarde de goûter le 2008 très prometteur. Quant à l'auteur bravo pour vos investigations, vous avez mis le doigt sur une perle et vous avez exprimé en quelques lignes le coeur du projet, quant au style, limpide, clair, précis et concis<br /> Je lève mon verre à votre santé et contrairement au blogueur moqueur je signe de mon nom plutôt que d'avancer masqué!!<br /> Salutations Bacchiques<br /> Laurence et Julien Tronel (Morbihan)
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R
Connsaissant le chateau vieux taillefert et vu la lecture de ce blog, je ne peux dire qu'une chose bravo pour un lyrisme debridé où la poesie l'emporte sur la verité, l'egaux de l'auteur n'est egal qu'a la meconnaissance de la profession viticole. Il semblerait que quelques erreurs se sosit glissées dans ce texte, je laisse l'auteur rectifier tout cela.<br /> A bon entendeur salut
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