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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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26 août 2010

CHX live, première!...

Pour tout dire, nous avions quelques craintes au sujet de la météo, tout en croyant, comme il se doit, en notre bonne étoile. Mais, au coeur de cette première semaine, force est de constater, qu'à part un mardi maussade (juste un peu, mais pas trop!), la clémence du ciel nous pousse sur les sentiers. Certes, nous006 n'affichons pas la même détermination à cumuler les dénivelés, quitte à devoir faire l'impasse sur quelques 001tartes aux myrtilles des chalets et refuges d'altitude, mais au final, la juste répartition des choses, les journées de pause qui succèdent aux escapades, attisent notre curiosité pour tout ce que nous avions zappé par le passé.

Ainsi, en ce mardi matin, le petit déjeuner avalé face au Mont Blanc quelque peu chahuté par de grises nuées, nous permet de découvrir une succulente confiture, proposée par un habitant de la vallée de Chamonix, présent ce matin là sur le petit marché bio de Chamonix-Sud. Retour sur le marché avant même la fin de la matinée : rendez-vous est pris pour le lendemain, jour de cueillette!...

- Les sonnettes Devouassoud, à Chamonix -

Mais, avant même cette escapade du côté de Vallorcine, petite visite à l'Atelier Devouassoud, situé Chemin à Batioret, qui tend à démontrer que tous les Chamoniards n'étaient pas prédestinés à courir la montagne, puisque depuis six générations, la famille sonne les cloches de la région et même au-delà!... En fait, des cloches, non!... Des sonnettes, que l'on accroche au cou des vaches, moutons, chèvres... Dans d'autres vallées et alpages, on les appelle sonnailles, par exemple. Que feraient les éleveurs sans ces instruments, cette musique, cette mélodie qui berce nos montagnes et qui leur permet de retrouver les bêtes égarées, la nuit ou dans le brouillard?... Cherchez bien, vous en avez forcément la mémoire!... Et que feraient nos belles-mères, sans ces souvenirs de villégiatures alpestres, accrochés à la poutre, près de la porte de leur pavillon pellargoniumisés : "Papa, je veux sonner la cloche à Mamie!..."

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Dans les années 1820, Pierre Devouassoud se déplaçait en Lombardie voisine, pour travailler sur les métiers à tisser. Dès 1829, il exprime le souhait de rester vivre dans sa vallée. Le souci du maintien des activités humaines en montagne ne semble pas être une nouveauté!... Il décide donc de créer un atelier de fabrication de sonnettes. Pas une fonderie pour des cloches classiques, mais une forge pour mettre en forme des plaques d'acier spécial, au moyen de cinquante et une opérations successives, qui ont déterminé la méthode Devouassoud. Celle que Pierre, Michel, Émile, Edmond, Gérard et aujourd'hui Thomas ont successivement apprise et intégrée, afin de rester un des deux seuls 003fabricants artisanaux004 de France (avec un Pyrénéen) de ce type de cloches, dont le son nous semble familier et dont nous aurions tant de mal à nous passer vraiment.

Certains diront que l'histoire, en se déplaçant près de la Route Blanche, a perdu un peu de son charme. L'ancien atelier, tout à fait vétuste, plus près du centre, est souvent apparu, à l'annonce des beaux jours, dans nombre de magazines!... Mais, il ne faut pas voir là une résurgence passéiste. Il s'agit plutôt d'une affirmation de l'identité montagnarde, vivement portée par quelques-uns. Celle qui tisse l'écheveau d'une société à taille humaine, capable de se tourner vers l'avenir, en s'appuyant sur certaines traditions fortes et en rappelant la valeur de ce qui nous échappe si souvent!... Des troupeaux dans la montagne, du fromage d'alpages, des charcuteries goûteuses et saines, des fruits savoureux... Tiens oui, des fruits, justement!...

- David Vallas, petits fruits bio, à Vallorcine -

Voilà un jeune homme qui s'inscrit, d'une certaine façon, dans ce retour à certaines de ces valeurs. Pas par idéologie, par idéal, tout simplement. Après une vie plutôt itinérante avec sa famille, celle-ci revient au pays, au moment où il doit partir faire ses études. Mais chaque retour, à l'occasion des vacances, lui laisse apparaître que Vallorcine, au fond de la vallée de Chamonix, n'est pas qu'une commune frontalière, sur la route du Valais et de Martigny (le poste frontière du Châtelard est à deux kilomètres!), mais un village résolu à vivre, avec ses richesses et conscient des difficultés inhérentes au milieu.

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Depuis deux ans, David Vallas est installé au Sizeray de Vallorcine, après avoir fait quelques aller-retours avec l'Auvergne, où il était jusque là. Il dispose là d'1,5 ha de bonnes terres "historiques". En fait, elles sont situées non loin de la petite église et du cimetière, quasiment les seuls vestiges du coeur de l'ancien village, le chef-lieu, qui fut détruit par une avalanche, à la fin du XVIIIè siècle. Reconstruit à quelques centaines de mètres, au bord de la route de la Suisse et de Chamonix, le village a laissé libres les anciens jardins, souvent devenus des pâturages. Il a donc planté là des framboisiers, des groseilliers, des cassissiers, en optant aussitôt pour une culture bio. Il faut dire qu'un tel choix est plus aisé qu'ailleurs, du fait de l'environnement local très préservé, au point même qu'il n'y a pas de période de conversion nécessaire!... Ce qui n'exclue pas certaines difficultés propres à ce milieu montagnard. Rappelons que Vallorcine est située à plus de 1200 m d'altitude, que l'enneigement peut être conséquent jusque début mai et qu'aux beaux jours, la pousse de l'herbe peut être importante et problématique.

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Bien sur, il s'agit là pour David Vallas, d'une "co-activité", qui fait suite à celle de l'hiver, dans un proche restaurant d'altitude. Il dispose néanmoins de quelques variétés précoces, qui lui permettent d'étaler au mieux, la cueillette estivale. Cependant, sa production n'était que de 200 kg de fruits en barquettes en 2009 et d'environ 500 kg cet été. Non compris, ceux qu'il destine à diverses transformations : confitures (délicieuses!), sirops, pâtes de fruits, etc... Il s'attache bien sur, à être présent sur les marchés locaux de Chamonix et d'Argentière et travaille régulièrement avec trois restaurants chamoniards.

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Tout cela rend David résolument optimiste, sachant qu'il se considère encore comme un débutant en la matière, devant faire face à quelques aléas liés à la météo notamment. Ou à d'autres contingences, telles que les vaches, qui se sont régalées des myrtilliers plantés sur les premières pentes!... Mais, les idées ne manquent pas!... Dès l'an prochain, il se lance dans les légumes : salades, courgettes, poireaux, potirons... Voilà qui fera de lui un acteur encore plus important de la vie locale. Vallorcine compte un troupeau de vaches pour les fromages, d'autres dans les alpages et une production de miel de qualité. Et désormais, un producteur de petits fruits bio. De quoi satisfaire les skieurs de l'hiver et les randonneurs de l'été!... Et tous ceux qui ont envie de découvrir une nature des plus... nature!...

David VALLAS - Le Sizeray - 74660 VALLORCINE

Et pour le reste?... Et bien, mardi soir, sur les coups de 22 heures, plus de 70 équipes de deux ou trois coureurs sont parties de la Place du Triangle de l'Amitié, pour la Petite Trotte à Léon, une des courses qui animent la fin de semaine, dans le cadre de l'UTMB, l'Ultra Trail du Mont Blanc, qui part lui, samedi à 18h30. Un petit faible pour cette PTL, épreuve sans classement et en autonomie complète, de 240 km et 18000 m de D+!... 114 heures imparties et deux dizaines de cols à plus de 2500 m à franchir!... La montagne?... Ça nous gagne!...

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