Belle première, le Nez dans le Vert!...

Pas d'option ski de fond et vacances jurassiques, pour justifier d'un déplacement à Arbois. L'appel du Jura Bio était trop fort!... Aller-retour Côte de Lumière-Pasteurland en quarante-huit heures!... Allez, hop!... Ça décoiffe!...

   

Pour Le Nez dans le Vert, les bases du week-end étaient fièrement posées : festif et décalé!... Lorsqu'on connaît un peu quelques joyeux drilles arboisiens, de toute façon, cela ne pouvait être autrement!... Et pour cette première, deux douzaines de vignerons présents au Domaine de la Pinte, entre Arbois et Poligny, un lieu qui offre un certain confort, voire un confort certain, pour ce genre de manifestation!... La pluie annoncée n'est pas au rendez-vous et lorsque nous franchissons les portes du domaine, il souffle un vent de sud (du foehn qui aime le fun?...) et fait près de vingt degrés! En Jura, fin mars?... Non, vous ne rêvez pas!...

Un confort bienvenu, puisqu'en ce dimanche après-midi, les amateurs se pressent dans les caves en grand nombre! Ils sont tous venus voir et complimenter les vedettes locales - Bornard, Clairet, Ganevat, Overnoy, Tissot - mais aussi faire quelques (re)découvertes : Cavarodes, Les Dolomies, La Loue, Monnier, etc...

     

Après avoir croisé devant le portail Une femme (parisienne) des Vins qui, comme parfois, termine sa visite quand les autres arrivent (mais, c'est une tactique : déguster seule pour ne pas être sous influence, très pro, y'a pas!...) et retrouvé Monsieur et Madame Olif, pour le moins, en pays de connaissance, nous nous lançons, avec Philippe "Carlina" Gallard, à la chasse aux cuvées que le Jura nous cache encore!... Il faut en profiter très vite, car il se murmure que dès la prochaine édition, il pourrait y avoir moitié plus de vignerons, tant ils sont nombreux à se convertir en bio en Arbois!... Le nez dans le verre de savagnin, de chardonnay ouillé ou pas, de poulsard, de trousseau et de Jaune, cela va devenir une gageure!...

Si cette première édition permettait donc de faire un beau tour d'horizon, les amateurs et professionnels de passage pouvaient aussi évaluer les forces en présence. Rien à redire, le plus souvent, des cuvées, même très récentes, des Ganevat, Tissot, Clairet par exemple, mais, le constat au passage, que certains, comme dans d'autres régions, affichent une agriculture biologique, sans parvenir à proposer encore des vins tout à fait "libres". Non qu'il soit là question de faire l'apologie idéologique de cuvées quelques peu "barrées", mais plutôt de rappeler que la recherche d'une belle expression du terroir vaut mieux désormais, bien souvent, que des vins prisonniers d'une gangue de bois plus ou moins neuf. C'est une évidence, que l'on peut encore prendre le risque de rappeler. Pour certains, il reste à donner du temps au temps, puisque certaines conversions sont récentes et qu'en plus, la qualité des terroirs n'est pas uniforme. Là comme ailleurs, les vignerons évoquent des parcelles bénies des dieux de l'Olympe et d'autres plus capricieuses. Mais, certaines cuvées affichent une forme de sincérité, qui traduit bien la volonté de la vigneronne ou du vigneron. Le tout servi parfois par les qualités, quasi universelles désormais, d'un millésime 2008 au tranchant séducteur. Il y a quelques lames qui valent le détour, au pays du Morézien!...

     

Au chapitre des plus belles impressions du jour, catégorie jeunes espoirs, les chardonnay et savagnin de Céline Gormally, du domaine Les Dolomies, à Passenans, créé en 2008, dont il était déjà question ici. Des cuvées qui sonnent juste, des expressions nettes et précises, jusqu'au vin de liqueur, Carmina, sorte de Macvin, franc et généreux.

Autre piste à jalonner avec attention : Raphaël Monnier, le domaine doubiste Ratapoil, situé à Arc-et-Senans et apparu en 2009. Chardonnay et savagnin là encore, mais aussi une cuvée rouge, Le Ratapoil, un assemblage de cépages anciens du Jura, vinifié en macération carbonique, non filtré, genre pur plaisir option picole (avec modération bien sur), dédié aux instants de partage entre amis. A noter également, des jolies cuvées chez Peggy Buronfosse, Patrice Hughes-Béguet, Benoit Royer, au Champ d'Etoiles, au Domaine de la Loue et bien sur, au Domaine des Cavarodes. Que de découvertes, n'est-ce pas?...

     

Après une soirée très... conviviale et festive chez Stéphane et Bénédicte Tissot, experts ès-réception improvisée et goûteuse (les Prat ar Coum au Vin Jaune, ah la la!...), un début de matinée du lundi consacré à la découverte de Poligny et Arbois, retour au Domaine de la Pinte, pour apprécier encore les cuvées proposées - Grands Teppes, Chalasses... - par Jean-François Ganevat, Stéphane Tissot - très joli Traminer, entre autres - ou la Maison Pierre Overnoy, dont un blanc de macération en semi-carbo à tomber chez ce dernier!...

     

Parmi les heureuses initiatives des organisateurs de ce salon, l'incitation pour les vignerons à proposer le lundi matin (aux professionnels), lorsque c'était possible, quelques vins du millésime 2010, en cours d'élevage pour la plupart. Une évaluation pas toujours aisée (nombreuses malos en cours), mais la possibilité de se tourner vers l'avenir et de l'évoquer avec les vignerons, rarement à court de projets et de perspectives heureuses, à proposer aux amateurs!...

     

Bonne humeur, vins de grande qualité, cuisine délectable - cochon de lait grillé et légumes anciens - le lundi midi, avant de reprendre la route, pour un peu, on prendrait son ticket pour l'année prochaine avant de partir!... Très forts, les Jurassiens!... Et là vraiment, les absents ont eu tort!...

Comments

[Catherine]

Mais qu'il est taquin, ce PhilR, pour ne pas dire pire... nulle tactique de ma part, seulement MOI, je ne mets pas 14H pour arriver en Arbois, that's all ! Et je ne me laisse influencer par personne quand je déguste, na ! Je suis morte de jalousie pour les huîtres au vin jaune et le cochon de lait grillé.

[Bebert]

Ou pas...

[JCfromLivr-esse]

Les absents tâcheront d'oublier leur tort à REVEVIN...
;o))