Les Vendredis du Vin, acte XXI
Les VdV aux quatre vents, aux quatre vins!... C'est Julien Marchand qui nous invite à prendre la poudre d'escampette ce mois-ci. Les vins du monde sont au programme, exceptés ceux qui sont au Top 10 du classement des pays producteurs. Exit France, Italie, Espagne et consorts... Il faut dénicher flacons et pays exotiques et se lancer dans l'aventure.
Remarquez, dans ce classement de l'élite mondiale, on trouve actuellement la Chine et les Républiques de l'ex-URSS, ce qui tend à nous priver quand même d'une forme certaine... d'exotisme!... Mais, du coup, cela laisse de la place pour la Suisse, le Chili, la Grèce, l'Afrique du Sud, l'Autriche, voire la Nouvelle-Zélande!... On va se régaler!...
En ce mois de janvier, à la fois chargé de symboles, pour ce qui est des passations de pouvoir à dimension planétaire et de journées troublées, qui ne manquent pas de nous interpeller, je vous invite à déguster deux flacons en provenance d'un pays au coeur du Moyen-Orient, partie du Monde qui n'en peut mais, des odeurs de poudre, de sang et des images de destruction et de détresse humaine. Deux flacons, plutôt qu'un, parce qu'il faut être deux pour parler de paix, d'accord, d'accord de paix... Des bouteilles qui comptent quelques années, parce que celles-ci défilent, les millésimes passent et que, là-bas, le vin, la cuisine ne parviennent pas à rassembler les peuples.
Nous voici donc au Liban et, plus précisément, dans la Vallée de la Bekaa. En premier lieu, le Château Musar blanc 1992 nous bluffe, dans son association du jour avec un millefeuille de St Jacques, mangue, kiwi et vanille. Une courte recherche nous informe que ce vin est issu de deux cépages d'origine libanaise, qui remontent, dit-on, à la période de la mythique Byblos : obeideh et merwah. Comme quoi, tout ne passe pas, dans notre bas monde, par le sauvignon et le chardonnay!... De l'or intense, des notes légèrement oxydatives rivalisent avec une pointe de résine. Du gras, mais une bouche assez fraîche et vive. Une bonne surprise!...
La suite se composait d'un sauté de volaille à la crème de poivrons et d'un flacon venant en droite ligne d'un des autres domaines vedettes du Liban : le Château Kefraya rouge 2002. A l'image du pays, le vin est un véritable melting pot : cabernet sauvignon, carignan, mourvèdre, grenache et syrah le composent. Une jolie expression assez complexe, des notes de tabac et une souplesse très agréable, pour ce qui n'est sans doute pas vraiment un millésime référent de ce célèbre domaine, mais qui en délivre, malgré tout, une jolie image.
Ah!... Décidément, les voyages, il n'y a que ça de vrai!... Jolie idée, Julien!...