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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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26 juillet 2013

Domaine du Pourra, Jean-Christian Mayordome

Séguret est un joli petit village, qui a su séduire les visiteurs, mais sans esbroufe et conservant un caractère vivant, loin des villages-musées que l'on découvre parfois. Suivez mon regard... On y pénètre le plus souvent par la rue des Poternes et le Portail Reynier, appelé également Portail de la Bise et ce, depuis le XIVè siècle, comme bien des chevaliers de passage. Ne vous y engouffrer pas trop vite, comme poussés, portés par le mistral, même si la faim vous tenaille!... A gauche, un caveau vous invite à une dégustation.

020C'est celui du Domaine du Pourra, de Jean-Christian Mayordome. Pas un de ces caveaux qui guettent le chaland qui passe, mais peut-être bien un espace de découverte comme il en existe peu. En effet, si vous posez votre appareil photo, vos lunettes de soleil et si vous vous laissez guider par Béatrice, vous êtes en passe de tomber des nues (ou de cheval, vu l'endroit!) en découvrant les cuvées d'un domaine qui pourrait bien être la révélation de votre voyage!...

J'ai toujours quelques scrupules à solliciter une rencontre et une visite du vignoble un samedi matin, même si parfois, c'est une option qui peut convenir au vigneron. C'est bien ce que me confirme Jean-Christian Mayordome, mais au dernier moment, il m'informe qu'il doit se rendre à son cabinet à l'heure convenue. En effet, il est à la fois médecin diurne à plein temps et vigneron parfois nocturne, quand la vigne le réclame!... "Mais, ne vous inquiétez pas, j'ai trouvé une solution. Ma collaboratrice, Béatrice, va vous permettre de découvrir les vignes sur Séguret et vous proposera une dégustation au caveau. Ensuite, je vous emmènerai dans la montagne..." me dit-il amusé. "Il vaut mieux que vous veniez avec moi, j'ai le véhicule adapté..."

A l'heure convenue, nous sommes à Sablet, devant les installations du domaine. Après avoir échangé quelques mots, notre guide observe la voiture dont nous disposons et convient que cela devrait aller... "Pour monter à Mont Bayon, c'est bon, mais pour Gigondas, c'est une autre affaire!" Nous gagnons néanmoins de l'altitude et au sortir de la forêt, les coteaux, pour le moins spectaculaires, apparaissent. Le reste se fait à pieds et il vaut mieux être bien chaussé. Béatrice nous explique que parfois, certains visiteurs demandent pourquoi le vigneron s'acharne-t-il à entasser tous ces cailloux autour des ceps!... Il faut dire qu'en dehors des vénérables vignes (de 50 ans et plus) de grenache essentiellement, le paysage viticole est quasiment lunaire, surtout caillouteux. Encore quelques efforts pour atteindre le haut de la parcelle et nous découvrons un superbe paysage : la Crête de St Amand, derrière le Ventoux, puis la Combe, en direction de Gigondas.

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Marcher, rester en équilibre sur les cailloux de Mont Bayon demande une certaine attention. On imagine alors très vite les difficultés lorsqu'il faut porter à dos d'homme le matériel, ainsi que pendant les vendanges. Cayenne, c'est fini! doivent-ils chanter ensemble, les vendangeurs, au terme de la cueillette!... Par ici, il n'est d'autre matériel qu'un chenillard équipé de phares, puisque le vigneron de Sablet porte plus souvent une lampe frontale qu'un chapeau de paille. Remarquez, lorsque la canicule sévit en été, sur le calcaire blanc ocracé, quelques précautions s'imposent et ce n'est pas le médecin, fut-il franco-gabonais d'origine, qui manquera à son devoir de prévention.

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Jean-Christian Mayordome dispose dans ce secteur de la montagne de Séguret d'environ onze hectares, sur un total de vingt-quatre ou vingt-cinq, avec les vignes sur Gigondas. Il s'est porté acquéreur de l'ensemble au début de l'année 1998, un domaine qui appartint naguère à la famille Chassagne, bien connue dans la région. A l'époque, sa passion pour le vin et la dégustation lui permit-elle de vraiment mesurer les difficultés d'un tel ouvrage. Certes, il y a bien ces paysages du plateau des Dentelles de Montmirail et les couleurs que le vignoble peut revêtir selon les saisons... Bien sur, il y a aussi cette nature exigeante et frémissante, où l'on se prend à rester posté parfois, pour observer sangliers, chevreuils et oiseaux de proie... Il faut dire que nous sommes là, à environ 480 mètres d'altitude, si près du village et si loin de l'agitation humaine. Malgré ces difficultés, qui semblaient évidentes au commun des mortels, le vigneron-médecin s'est attelé à la tâche, faisant fi de quelques anicroches d'origines diverses, juridiques, économiques ou climatiques. Mais, ces mésaventures étaient sans doute quelque peu identifiées au préalable, dans sa démarche toute entière dédiée à la qualité et à la sincérité de ses vins, la dégustation lui ayant permis de découvrir tant de vins régionaux impersonnels.

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Bien sur, il découvrit très vite qu'au-delà de ces instants de quiétude et de contemplation, il fallait aussi être présent sur le front de la promotion et de la vente, surtout dans un secteur rhodanien où la démarche résolument bio, voire nature, a fait longtemps figure d'exception. Désormais, après deux ou trois années difficiles, au cours desquelles, l'essentiel de la vendange est parti au négoce local, pour faire face aux difficultés de trésorerie (et au manque de temps disponible!), il vient de trouver une collaboratrice bien armée pour le seconder, puisque Béatrice Jean (titulaire d'un BTS viti-oeno et ancienne élève d'Olivier B, le vigneron de Méthanis!) a déjà vinifié sur Gigondas et serait à même de l'assister lors des vendanges et vinifications dès 2013. De plus, connaissant bien la région, elle semble apte à prendre en charge toute une partie de la désormais l'indispensable communication 2.0, boostant la promotion de l'ensemble.

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Pour le vigneron, son vécu en qualité de médecin a aussi une influence non négligeable sur ses choix et les bons soins apportés à la plante, à la vigne. L'expérience accumulée, depuis ses études marseillaises, lui permet d'effectuer certains rapprochements avec le traitement médical de l'homme, évitant ainsi l'utilisation du contenu de la pharmacopée classique, chère à tout bon laboratoire oenologique. L'agriculture biologique était comme une évidence pour lui, avant même l'obtention d'un quelconque label. En ce sens, l'utilisation d'huiles essentielles, en lieu et place du cuivre et du soufre à la vigne, reste une priorité. A noter également que sulfites et levures exogènes sont proscrits lors des vinifications, les sulfites n'étant utilisés que de façon très modérée, lors des longs élevages et à la mise. Enfin, le plus souvent, les vins ne sont pas filtrés, ou au moyen d'un processus très doux, lorsque cela s'impose.

Dans ces terres argilo-calcaires, sont plantés quatre cépages rouges. En plus du très majoritaire grenache, on trouve également syrah, cinsault et mourvèdre. Pour le blanc, grenache et clairette. Comme souvent dans le Grand Sud, la complantation faisait partie de la tradition vinicole et la présence de divers plants éparpillés, dans des parcelles qui sont sensées n'être plantées que de grenache, n'est pas sans poser quelques problèmes au vigneron, confronté comme nombre d'autres collègues, aux exigences d'un organisme tel que l'Onivins, n'hésitant pas à réclamer l'arrachage de certains vénérables grenache, au mépris d'une tradition valorisante basée sur la diversité et en dépit de connaissances très relatives de certains inspecteurs, qui peinent parfois à identifier les cépages!... A première vue, la vigne se porte bien cette année, même si elle semble quelque peu "buissonneuse". Avant longtemps, il faudra passer dans les rangs pour "démammer" (ébourgeonner en langage vigneron rhodanien, mais aussi enlever les entre-coeurs). Ici, les rendements ne dépassent guère 15 à 17 hl/ha, alors qu'ils atteignent aisément 35 à 50 sur le Plan de Dieu.

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Après ce tour d'horizon contemplatif à 360° dans la montagne, nous découvrons le caveau de Séguret pour une jolie série de cuvées. Au domaine, la particularité principale tient au goût même du vigneron, qui n'est pas un grand amateur des vins jeunes, dits de fruit. Ainsi, l'élevage se prolonge rarement moins de trois années, en cuves béton ou foudres, parfois en barriques pour les cuvées dites "Prestige" (1999 et 2003). Bien sur, cette orientation, ce parti pris pour les vins de garde, c'est un peu ramer à contre courant, mais si vous prenez le temps de la découverte, vous n'aurez aucune peine à apprécier des vins construits, pour lesquels chaque option lors des fermentations (égrappage partiel ou total) et des vinifications (macérations plus ou moins longues) est choisie en fonction de la qualité des raisins et de leur "touche millésime". La série s'ouvre sur un très beau Séguret blanc Confidence 2011, issu de grenache blanc et d'une part de clairette, plein de dynamisme et d'élégance. Puis suivent, un Séguret rouge Mont Bayon 2009, solide et doté à l'évidence d'une belle complexité, puis L'Insuffisant 2004, en Côtes-du-Rhône, un rien espiègle, portant ce nom parce que refusé par le comité de dégustation à l'époque sous ce qualificatif étrange. Pour l'essentiel du grenache et du cinsault (20%) venant du secteur dit de La Combe. Enfin, un très joli trio avec le Séguret rouge 2007 plein d'allant, un imposant Gigondas La Réserve 2009, qu'il faut savoir attendre et le très surprenant Séguret rouge 1999, un 100% grenache en mode oxydatif des plus remarquables. Tous ces vins se caractérisent par une ampleur et à la fois une distinction notoire, confortée par une belle complexité aromatique (le grenache se livre enfin!) et une richesse maîtrisée tout à fait valorisante. On est résolument dans le domaine du vin vivant et vibrant. Un peu comme si le vent, parfois fort dans cette contrée, déplaçait les cailloux blancs!...

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Avant le terme de cette dégustation, Jean-Christian Mayordome nous rejoint et nous évoquons pêle-mêle l'ampleur de la tâche au quotidien, notamment lorsque ses patients le réclament, ainsi que sa discrétion certaine, puisqu'il ne participe jusqu'à maintenant qu'à très peu de salons. Nous découvrons aussi un vigneron passionné et un homme plein d'humilité et de réserve. On le sent presque dépositaire d'un patrimoine, gardien d'un temple dans la montagne, titulaire d'une charge qu'il se doit de transmettre, un jour peut-être, à un vigneron sage et à l'écoute de son terroir comme lui. Sans doute aussi, exprime-t-il parfois cette chance qu'il ressent certainement d'avoir "hériter" d'un tel vignoble. Bien sur, certains parmi ses amis l'incitent à vendre, mais lorsqu'il évoque cette idée, présente certains jours, alors que les difficultés surgissent et s'accumulent, on devine qu'elle est chassée d'un revers de mistral, en même temps que l'émotion survient... On devine alors cette volonté pour ne pas céder au désespoir des jours gris, force qu'il puise peut-être aussi auprès de ses malades.

Nous gagnons le chai pour monter à bord d'un 4x4 collector, comme ceux découverts naguère à Fitou ou Gratallops, chez d'autres vignerons passionnés, un rien conquistadores, au sens noble du terme!... Horta se demande ce qu'on lui réserve, avec cette chaleur. Dès que nous abordons le chemin, la boîte à crabots s'impose. Il faut grimper, grimper encore avant d'atteindre le plateau des Dentelles de Montmirail, option Gigondas. On devine aisément dans quelle parcelle de paradis nous conduit ce chemin... Celui-ci contourne un "pourra", nom donné, semble-t-il, à ses immenses fossés taillés au fil du temps dans le calcaire par les trombes d'eau qui s'écoulent de la montagne certains jours. En circulant à proximité, on en distingue rarement le fond, tant la végétation prend le dessus, jusqu'aux déluges qui surviennent parfois, lors d'épisodes cévenols souvent dramatiques, comme en 1992, à Vaison la Romaine.

Un sol argilo-calcaire, des éboulis, des graviers, qui caractérisent ces sols partagés faisant la richesse du lieu. Une biodiversité dont quelques grands domaines semblent prendre conscience depuis peu. Jean-Christian Mayordome s'est ainsi découvert quelques nouveaux voisins, tels le Domaine Gaston Meffre, propriété désormais du puissant groupe bourguignon Boisset.

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Dans ce secteur de Gigondas, le vigneron estime que l'on doit pouvoir atteindre un rendement maxi de 25 hl/ha, sans les jeunes vignes, mais ce sont des parcelles sans concession. A la limite de la végétation, on trouve même une plantation assez récente de mourvèdre. Ne dit-on pas pourtant qu'une situation littorale convient souvent mieux à ce cépage?... En fait, la présence de plusieurs sources, dans cette partie du coteau, apporte ses effets bénéfiques. De plus, une surmaturité, par nature tardive avec ce cépage et l'altitude, n'est pas recherchée, parce qu'il faut compter avec les pluies d'octobre, souvent conséquentes.

La visite sur ce site hors normes continue à pieds. Les chemins viticoles sont aussi très appréciés des randonneurs de tous poils. Fin juin, le secteur est parcouru par les amateurs de trail, à l'occasion de la Traversée des Dentelles, une course pédestre de 21 kms, pour laquelle le médecin-vigneron participe aussi à l'assistance médicale. Il est comme ça Jean-Christian!... Même quand quelques souvenirs relationnels pour le moins tendus avec les autorités locales ou divers voisins occupent les recoins de sa mémoire. En fait, quelque chose en lui fait qu'il n'arrive pas à entretenir sa rancune ou sa rancoeur. Comme s'il admettait que certains us et coutumes locaux étaient incontournables. Autant garder son énergie pour tout le reste.

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Diverses petites parcelles en terrasse encadrent le GR. Le vigneron tente de nous expliquer ce que chacune d'elles représente de travail et d'opiniatreté, lorsqu'il s'agit d'arracher la vigne, de préparer la terre et de replanter après quelques années. L'une d'entre elles est désormais prête. Tiens là, au dessus du chemin, quelques arpents apparaissent sur son acte de vente, mais il n'en dispose cependant pas... Lorsqu'on arrive au "sommet des vignes", Jean-Christian Mayordome se glisse sous l'ombre relative d'un pin, au bord du précipice, pour admirer encore cette vue imprenable qu'il n'a pas souvent le temps d'apprécier. Toute sa sensibilité s'exprime dans ces instants de silence, parfumés des senteurs des herbes aromatiques, sur lesquelles nous marchons... Il est un peu philosophe à ses heures. Peut-être a-t-il atteint ce degré de sagesse, qui lui permet de prendre le recul voulu, vis-à-vis des péripéties de sa vie de vigneron. On devine qu'il aime partager le plaisir ressenti face à ce paysage. Et peut-être qu'il se doit de l'ouvrir à d'autres visiteurs, mais, en même temps ou presque, il semble s'étonner qu'on s'interresse à lui. Un personnage que d'aucuns qualifieraient de complexe, mais sans doute à l'image de ses vins : riches de nuances et ne se livrant qu'à ceux prêts à escalader la muraille, plutôt qu'à franchir la porte, sous le prétexte qu'ils croient en détenir la clé...

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Retour à Sablet, afin de découvrir les installations somme toute confortables et permettant de vinifier et d'élever des volumes assez importants. Des cuves en béton traditionnelles, permettant des vinifications aux cuvaisons assez longues, avant des élevages au long cours en foudres, pour partie et parfois en barriques. A propos d'élevage, nous ne sommes pas au bout de nos surprises!... La conversation nous permet d'évoquer ces longs élevages pratiqués notamment pas Luca Roagna, pour certaines cuvées, à Barbaresco, ainsi que la qualité des tannins, au moment des vendanges. Le vigneron nous tend alors un verre et se dirige vers certaines cuves et foudres. Mon regard se porte sur les inscriptions à la craie : Gigondas 2004... 19/05/09... 2 g/hl... Et plus loin : Séguret Mont Bayon 2001... le 30/01/03... Autant de cuvées qui n'ont jamais été mises en bouteilles!... Et qui se portent bien!... Pas un exercice de style de la part de Jean-Christian Mayordome, mais juste les conséquences d'une trésorerie insuffisante et une phase ultime d'embouteillage chaque année repoussée, comme une transfusion impossible, du fait des conditions matérielles. En fait, l'origine de ces difficultés, c'est la malhonnêteté d'un importateur français installé sur la côte est des États-Unis, qui ne paye pas ses factures!... Il serait intéressant de savoir sous quel label tous ces vins ont été diffusés là-bas. Souvent, les vignerons expriment leur amertume, face aux impayés, mais, côté amateurs, on n'imagine mal les conséquences que peuvent avoir de tels agissement coupables, sur l'équilibre financier des domaines.

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Il faut espérer que ce vigneron, indiscutablement parmi les leaders de Séguret et Gigondas, retrouve une plus grande quiétude, afin de pénétrer concrètement le marché, qui plus est, des vins naturels. Des élevages longs, pas ou peu de sulfites, pas de levures exogènes, pas de filtration, nous sommes là en présence de grands vins, que visiblement, trop de monde ignore. Jean-Christian Mayordome a parfois vu passer dans son cuvier certains de ses collègues vignerons d'autres régions, exprimant leur perplexité face à la méthode. Espérons que les passionnés, ouverts à quelques découvertes, ne feront pas de telles réserves, face à la rareté. Le Pourra est peut-être à l'image des vins de demain qui, finalement, sont sans doute bien les plus proches de ceux d'hier, n'en déplaise à une cohorte de modernistes, qui voudraient toujours avoir un vin d'avance. Ne reste plus qu'à éviter d'avoir un vin de retard, en passant à côté de telles cuvées!...

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Commentaires
L
formidable vigneron découvert au salon des indépendants de bordeaux. ses vins sont effectivement d'une grande personnalité et fruit d'un vrai travail, d'une ardeur au terroir ! bravo à jean-Christian Mayordome qui a les honneurs réguliers de la revue "le rouge et le blanc" et on comprend pourquoi à travers ce post efficace et très détaillé.
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P
Le Lubéron n'est pas très loin, mais nous sommes plutôt là dans le Vaucluse, option Rhône sud, mais vous pouvez néanmoins prévoir d'y faire un tour!... ;-)
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T
Merci pour cette balade en Lubéron! Elle donne vraiment envie de se déplacer et faire soi même une visite.
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