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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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9 mai 2019

Escapade en Centre-Val de Loire

A l'invitation de Maryline Smith, vigneronne à Quincy et de l'Association Vigneronne des Cépages Rares du Berry et de la Sologne, je me rendais fin avril dans un petit bourg de la Champagne Berrichonne, Sainte-Lizaigne, aimable village de 1190 Liciniens (selon le recensement de 2016), qui connaît depuis une dizaine d'années, une baisse de sa population, malgré les efforts de son maire, Pascal Pauvrehomme, conteur berrichon à ses heures. Située entre Issoudun et le vignoble de Reuilly, la commune parie désormais sur ce qui contribua jadis à sa réputation : la vigne et le vin. D'ailleurs, au moment de la Révolution Française, ne s'appelait-elle pas Vin-Bon?... Et figurez-vous qu'on y trouvait le cépage genouillet sur près de neuf cents hectares!... La petite commune vient d'acheter seize hectares de bonne terre et mille pieds de cette variété ont été plantés pour former la vigne du Clos aux Prêtres, labourée en cette journée par Pauline Fortin et sa jument Caramel. A terme, le premier édile de Sainte-Lizaigne souhaite que six hectares soient plantés dans les meilleurs délais. Il faut dire qu'une véritable dynamique est née depuis quelques années dans la région et la création de cette association de passionnés en 2016, s'appuyant sur ces cépages rares qui ne l'étaient pas naguère. En plus du genouillet, la région proposait romorantin, pineau d'Aunis (également conviés à cette première Rencontre des Cépages Rares), mais aussi gascon, gouget noir, meslier saint françois et orbois, voire tressailler (ou sacy) non loin de là, dans l'Allier, de quoi booster le futur viticole du Centre-Val de Loire.

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Dans son discours de bienvenue, le Maire de Sainte-Lizaigne insiste sur le fait qu'il ne faut surtout pas voir dans sa démarche, une quelconque initiative à caractère passéiste. C'est peut-être le risque, en effet, pour cette petite commune de l'Indre, à moins de dix kilomètres d'Issoudun, sous-préfecture d'origine médiévale, qui elle aussi connaît quelques difficultés du point de vue démographique (et de l'animation commerciale). Mais, cette façon d'illustrer une forme de retour vers le futur permet d'appuyer sur la dimension patrimoniale des trois cépages rares mis à l'honneur à cette occasion. Et qui dit patrimoine ne dit pas forcément chef d'oeuvre en péril!... Même si certains qualifient volontiers ce genre d'initiative de rétrograde et parfois, de contre-productive, il semble, au vu de ce qui se passe dans nombre de pays, que la réhabilitation de toutes ces variétés anciennes soit bien plus qu'une tendance ou qu'une mode éphémère. Il n'est qu'à prendre le temps de découvrir les options prisent par les vignerons de Chypre, des Îles grecques ou des Baléares, par exemple!... Au point que l'on arrive à se demander si notre système d'appellations (que le monde nous envie, diront certains!) n'a pas atteint une rigidité (que d'autres, plus radicaux, qualifieront de cadavérique!) pouvant la mettre en péril, ou freiner l'objectivité de ses responsables et décisionnaires. Ceci dit, rares sont ceux, parmi ces passionnés, à vouloir renverser la table!... Ils préfèrent de loin y poser quelques verres, en vue de passionnantes dégustations!...

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Avant de passer à ce stade pour ce qui est des cépages genouillet, romorantin et pineau d'Aunis, quelques spécialistes et référents en la matière étaient invités à prendre la parole. Le maire avait fait valoir la nécessaire biodiversité, mais aussi le besoin de remettre toute une partie de la population au contact de productions agricoles multiples. Là où les dernières générations ne font le constat que d'une monoculture autour des céréales, le blé principalement, dans un paysage de coteaux parfois, comme c'est le cas autour d'Issoudun, où la vigne était largement présente jadis (pas moins de 3000 hectares), beaucoup réclament la possibilité d'avoir des regards multiples dans leur paysage quotidien. Si truffières et trufficulture ont refait leur apparition dans la région depuis une dizaine d'années, la vigne a donc quelques espoirs de réapparaître, plus qu'au titre de la rubrique de l'anecdote locale dans la Nouvelle République!...

58444953_10218889925097126_6143287243265015808_nLe premier intervenant n'est autre que Benoît Roumet, directeur du BIVC (Bureau Interprofessionnel des Vins du Centre) qui, de façon didactique, rappelle la place des cépages dans le monde du vin, ce qui a conduit certains de ceux-ci à une prépondérance évidente dans moult contrées et ce qui préside à la réintroduction de variétés anciennes. Même si parfois les mots laissent entendre qu'une biodiversité révolutionnaire n'est pas pour demain, on peut supposer que les instances régionales ne sont pas insensibles à ces récentes initiatives. Il faut dire que le Centre-Val de Loire est plutôt bien loti avec quelques cépages déjà présents dans le paysage (romorantin, pineau d'Aunis), ceux-ci ayant démontré toutes leurs qualités depuis quelques années, voire décennies.

Ensuite, c'est à Bertrand Daulny de revenir plus en détail sur l'origine des trois cépages. Ce dernier, ancien directeur du Sicavac (Service Interprofessionnel de Conseil Agronomique, de Vinification et d'Analyse du Centre) à Sancerre, connaît bien le milieu régional de la viticulture, ayant eu à répondre à nombre de domaines viticoles, ainsi qu'aux diverses structures locales (syndicat, appellation...), la mission de ce service allant de la recherche au conseil, passant par l'expérimentation, la promotion, la communication et la formation. Néanmoins, l'objectif principal reste la bonne conduite de la vigne, d'amener le raisin à maturité mais, désormais, dans le respect de l'environnement.

Pour l'occasion, il est assisté de Henri Galinié, un archéologue spécialiste de la transition entre l'Antiquité et le Moyen Âge, faisant également autorité en matière d'archéologie urbaine mais qui, depuis sa retraite, se consacre à l'étude historique des cépages du Val de Loire. S'appuyant sur la lecture, voire le déchiffrage, de textes anciens, il n'a pas son pareil pour traduire ceux-ci et ainsi conforter (ou pas!), non sans humour, ce que chacun pense savoir de l'origine et de la lignée des cépages. Dans le milieu, certains le surnomment affectueusement le "briseur de légende"!... Je ne peux que vous conseiller la lecture de son blog Cépages de Loire, complément historique indispensable au Dictionnaire encyclopédique des cépages de Pierre Galet, voire aux recherches sur l'ADN des cépages de José Vouillamoz, détective ès-cépages.

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Photos : La Rabouilleuse d'Issoudun

Pour ce qui est du Pineau d'Aunis, les plus anciennes mentions du cépage remontent à la seconde moitié du XVIIIè siècle. On parle alors d'auny (présent à La Turballe et Guérande en 1755!?), d'aunis ou d'onis (dans le Lochois, en Touraine en 1808) ou encore d'ony. Mais point de nom composé!... En 1845, Alexandre-Pierre Odart, polytechnicien et ampélographe bien connu, "crée à tort, une "tribu" des pinots de Loire suceptible d'être opposée aux pinots bourguignons. Ses confrères de l'époque le contestent quelque peu mais, les noms de chenin noir et de pineau d'Aunis sont restés dans les esprits. La réalité historique impose de plutôt nommer ce cépage aunis." Selon certains, il descendrait du gouais (comme beaucoup d'autres) et partagerait des liens avec le pé de perdrix du Béarn. Originaire du Sud-Ouest, il a peut-être transité par l'Aunis (le port de La Rochelle?), dont il aurait gardé le nom. Simple hypothèse à ce jour. Dans le cas de ce cépage, il n'est pas rare également de lire ou d'entendre qu'il est originaire d'un prieuré d'Aunis, dans le Saumurois (qui n'a jamais existé!) et que son apparition serait liée à Henri III Plantagenêt (qui du coup, serait aussi à l'origine du terme clairet) au XIIIè siècle, expédiant, soi-disant, ces vins en Angleterre, alors que le vin n'existait pas sous cette forme, en tout cas pas sous ce nom, aucune preuve ne l'attestant!... Les légendes ont la vie dure!...

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Et que dire de celle qui concerne le Romorantin?... Présent sur onze communes et soixante hectares environ de l'appellation Cour-Cheverny (qui intégrera cette année le tout nouveau vignoble du domaine du Château de Chambord, sur 7,5 ha), on dit volontiers qu'il serait présent dans la région, à l'initiative de François Ier. En effet, selon un acte de mars 1518, ce dernier "fit venir 60 000 (80 000?) pieds de vigne de Bourgogne (des plants de Beaune, qui sont indiscutablement du pinot noir) pour les faire prospérer non loin du château de sa mère, Louise de Savoie, à Romorantin, d'où son nom." Évidemment, en cette année 2019 au cours de laquelle on célèbre la mort de Léonard de Vinci et le début de la construction de Chambord, il était opportun de fêter également les 500 ans de la Renaissance en Centre-Val de Loire. Il semble que les "synonymes" de framboise dans l'Orléanais et dannery dans le cours supérieur de la Loire (Allier) furent usités dès le XVIIIè siècle et peut-être même dès le XVIIè. Le terme de romorantin n'apparaissant que bien plus tard (première moitié du XIXè siècle), en même temps que sa légende, dont nous aurons inévitablement quelques échos cette année!...

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Photos : Domaine de Villalin

Quant au Genouillet, cher à Maryline et Jean-Jacques Smith, à Quincy, sa renaissance va bon train, autant que la nature le permette. Il serait issu d'un croisement du gouais blanc et du tressot noir. Selon Henri Galinié, "c'est un cépage modeste dont l'origine n'est pas entourée de fables!... Il apparaît dans le Berry au milieu du XVIIIè siècle. Il existe depuis une date antérieure inconnue." Très largement présent dans la région d'Issoudun au moment du phylloxera, il semble qu'il ait disparu suite à cette crise, du fait des difficultés de reprise sur certains portes-greffes utilisés à l'époque et notamment le rupestris. C'est pour cette raison que des cépages hybrides lui furent préférés, ce qui s'avera une décision stratégique locale absolument calamiteuse, du fait de leur interdiction future. La région se tourna donc vers les grandes cultures céréalières. Ce cépage, qui n'en fut pas moins primé lors de l'Exposition Universelle de 1900 à Paris, notamment pour ses qualités supposées de garde, avait donc disparu jusqu'à sa réapparition au cours des années 90, lorsque trois pieds en furent identifiés dans une ferme au lieu-dit Les Bordes, près d'Issoudun. D'abord multiplié et replanté dans le cadre de la vigne conservatoire de Tranzault, dans laquelle pas moins de cent six variétés sont réunies, Maryline et Jean-Jacques Smith se voient autorisés par l'INRA à replanter le genouillet dès 2005. Depuis, cinq hectares sont confirmés, tant à Quincy, que Reuilly ou Chateaumeillant et cette surface devrait être doublée dans les prochaines années. En toute connaissance des difficultés dues au type de porte-greffe, le Domaine de Villalin a donc effectué divers essais sur les portes-greffes SO4 et 3309. Finalement, c'est avec ce dernier que les plantations sont désormais effectives. Au passage, nous suivrons avec intérêt le projet de domaine en cours de création d'Amy O'Reilly, jeune vigneronne qui dispose actuellement de 1,2 hectares à Quincy et Reuilly, également intéressée par le genouillet.

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Au terme de la matinée, une dégustation façon "speed tasting" était proposée aux participants, permettant de découvrir plusieurs millésimes de genouillet et quelques cuvées composées de romorantin (dont celui du Domaine de Montcy, cher à Laura Semeria, la plus Ligurienne des vignerons de Cheverny!) et de pineau d'Aunis. Le soir, un joli repas proposé par l'Auberge de la Cognette de Jean-Jacques Daumy, à Issoudun, était servi pour une centaine de personnes, ce qui témoigne d'un savoir-faire certain à ce niveau de qualité. Après une délectable mise en bouche, se succédaient trois recettes tout-à-fait goûteuses : tartine végétale de lisette au raifort, fraîcheur d'herbes, puis un confit de boeuf et sa mousseline curcuma au pineau d'Aunis, précédant une Dacquoise amande au praliné, sauce Bourbon. Fermez le ban!... Demain, quelques kilomètres de footing vont s'imposer!...

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Pour agrémenter cette longue route en direction de l'Indre, une étape du côté de Cheverny s'imposait. Il faut dire qu'en quittant l'autoroute, on est parfois surpris par la proportion de vignes tourangelles désherbées chimiquement. En plus, à cette époque de l'année, impossible de masquer les choix d'une viticulture conventionnelle. Pour une région qui fait valoir son progrès vers le bio (sans doute incontestable!), on peut dire que cela fait tâche dans le paysage. Pour avoir évoqué cela avec un ou deux vignerons participant à cette journée de Sainte-Lizaigne, adeptes de ces pratiques peu environnementales (c'est peu de le dire et de le rappeler!), on devine que les options commerciales sont déterminantes. Ainsi, ce vigneron proposant un Cour-Cheverny, donc issu du rare romorantin, à moins de dix euros!... Un prix plafond pour ce domaine écoulant une très grande proportion de ses vins en vrac ou à destination du négoce local, se faisant fort de diffuser de médiocres vins sous appellation Touraine!... On peut penser qu'une assistance en matière de commercialisation et de marketing serait utile à certains, la pratique de prix très bas n'étant sans doute pas la meilleure façon de promouvoir son travail et de mettre en valeur la rareté de certains produits.

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Première étape chez Laura Semeria, pour découvrir le Domaine de Montcy, où l'on peut remarquer, de prime abord, une très jolie parcelle de pinot noir se portant à merveille. Pas moins d'une trentaine d'hectares pour cette propriété, qui est en fait l'ancien vignoble du Château de Troussay. Les trois couleurs, blanc (sauvignon et chardonnay), rouge et rosé (pinot noir, gamay et malbec ou plus souvent côt dans la région), sont proposées en AOC Cheverny , le romorantin étant réservé, comme il se doit, à l'AOC Cour-Cheverny. Deux cuvées (blanc et rosé) sont également produites en Crémant de Loire. Quelques vins de cépages de différentes (parfois lointaines) origines apparaissent également dans l'offre. Installée depuis douze ans, Laura a su diversifier les activités du domaine, puisqu'on y fait également des confitures. Les visiteurs peuvent aussi y trouver un hébergement au coeur des vignes et le bâtiment moderne et original permet d'accueillir des réceptions et même des mariages, sans oublier l'oenotourisme, sous forme de balades dans le proche vignoble. Originaire d'Imperia, non loin de San Remo, en Ligurie, Laura Semeria a su donner ses lettres de noblesse (dans ce petit village aux vingt-huit châteaux!) a un domaine passé en agriculture biologique dès son arrivée. Son développement a parfois été motivé par les aléas climatiques, qui ne manquent pas de toucher la région certaines années. Mais, la vigneronne de Cheverny ne manque ni de caractère, ni de détermination et les progrès constatés par les amateurs comme par les professionnels, en à peine plus d'une décennie, plaident en la faveur du Domaine de Montcy, devenu un indiscutable référent de l'appellation et du secteur. Autant que je m'en souvienne, les vins ont toujours proposé une pureté d'expression et une grande élégance.

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Non loin de là, à moins d'un kilomètre, on trouve sans la moindre diffciulté le Domaine Philippe Tessier. Une viticulture paysanne revendiquée sur pas moins de vingt-quatre hectares. Le domaine repris en 1981 par Philippe, fut créé en 1961 par son père Roger. Il semble désormais acquis que le fils de Philippe, Simon, rejoigne l'équipe d'ici les toutes prochaines années. Les vignes apparaissent sur trois communes (Cheverny, Cormeray et Cellettes) et sur quatre types de sol principaux : silico-argileux (sables de Sologne), silico-argileux-calcaire, graviers sur faluns (ancienne sédimentation marine) et argilo-marneux, ce qui motive le plus souvent l'assemblage des vins. Quelques jeunes vignes de moins de vingt ans, mais aussi d'autres pas loin d'être centenaires. Les premières sont enherbées, les secondes labourées et cultivées. Depuis 1998, le vignoble est certifié Ecocert.

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Là aussi, les Cheverny sont proposés dans les trois couleurs : le blanc est majoritairement composé de sauvignon, mais aussi de chardonnay et parfois d'orbois. Le rouge se compose surtout de gamay et de pinot noir, parfois de côt. Le rosé est une association des deux premiers. Comme les précédents, le Cour-Cheverny (100% romorantin) se décline en deux ou trois cuvées, y compris deux parcellaires bénéficiant d'un élevage prolongé en demi-muids et/ou foudre tronconique et cela, selon l'âge des vignes. Certaines années, lorsque les conditions climatiques le permettent, les vieilles vignes offrent la possibilité de produire quelques flacons d'exception : le moelleux Roger Tessier 2015 en est la plus évidente expression, tout comme Les Sables 2008, fort de son acidité assez remarquable ou même le 2005, le plus jurassien des Cour-Cheverny!... En rouge et donc en Cheverny, apparaissent aussi parfois des cuvées 100% pinot noir (Point Nommé), ou gamay (Nota Bene) et même sauvignon en blanc (DéDé).

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Lors de cette période, lorsque le printemps propose quelques belles journées stimulantes pour la vigne, on ne manque pas d'évoquer les risques de gel, parce que parfois, les matinées sont glaciales. En 2017, le père de Philippe Tessier, âgé de 92 ans, disait : "On ne gèlera pas, deux années de suite, cela ne s'est jamais vu!..." Et pourtant... Entre le 19 et le 27 avril se succèdent gel noir (-6°) et forte gelée blanche (-3° à -4°), avec gros givre et grand soleil au lever du jour!... Les tours antigel ont limité les dégâts sur environ cinq hectares, pour le reste 80 à 90% sont détruits. Il ne reste alors aux vignerons qu'à se tourner vers l'avenir, même si l'on sait que l'année va être difficile à tous points de vue... On compte alors sur le millésime 2018, mais d'autres difficultés surviennent : le gel du début mai n'occasionne pas (ou peu) de dégâts, mais cette fois, les fortes pluies de juin provoquent un mildiou sur grappe destructeur!... Ce millésime sera qualifié d'exceptionnel, tant en qualité qu'en quantité, mais le moindre retard dans les traitements aura eu des conséquences très forte. Les vendanges seront précoces (début le 6 septembre, elles le sont de plus en plus!) et permettront de rentrer de beaux raisins, même si certains blancs n'auront pas forcément leur "caractère ligérien" cette année. Ce qui ne nous empêchera pas, de rechercher ces cuvées d'exception, ces trésors que le Centre-Val de Loire cache encore. Précipitez-vous avant que ces vins ne deviennent excessivement rares, au vu de la demande internationale désormais!...

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