Vendredis du Vin # 25

Comme un volcan qui se rappelle au bon souvenir de la blogosphère vinique, les VdV relancent sur la toile, leur panache de cendres comptes-rendus thématiques, sans le moindre hic à craindre pour la navigation aérienne!... C'est Iris "Tazieff" de Lisson qui a ôté la soupape magmatique et c'est Mathieu Turbide, de Méchant Raisin, qui, de la Belle Province, nous propose de ne pas faire dans la demi-mesure, avec un thème entre chien et loup, qui ne nous laissera pas, malgré tout, le cul entre deux chaises : les demi-secs!...

Je ne sais si c'est la saison des demi-secs, mais en tout cas, c'est celle des asperges!... Donc, prenons quelques risques en matière d'accords mets-vins, puisqu'on a coutume de dire que ce légume, de couleur verte ou blanche, n'a pas que des amis dans le monde des vins. Il se trouve que l'on cite souvent certains Alsace pour ce genre de circonstance et comme on a de plus en plus de mal à trouver un blanc sec dans cette région (je sens que là, je vais en faire bondir quelques-uns!...), pourquoi pas un demi-sec, fut-il d'un autre secteur?...

Demi-sec!... L'autre difficulté, c'est surtout d'identifer ce type de cuvée!... Mezzo secco?... Half dry?... Non!... Demi-sec!... J'en connais un bel exemple, du côté de Vouvray où, Philippe Foreau annonce clairement la couleur sur l'étiquette. Et dans sa version 2007, voilà une cuvée qui pourrait s'accommoder joliment d'un plat d'asperges vertes servies tièdes, sauce mousseline et Serrano.

      

C'est que ça vous tourneboule les papilles!... La douceur le dispute à l'onctuosité!... Les notes minérales du vin rivalisent avec les arômes de la viande séchée!... Oublié le muscat!...

Et puisque nous avons quelques occasions de faire d'autres tentatives, en ce moment, avec ce légume qui fit la réputation d'Argenteuil, au point d'apparaître sur le blason de cette ville, goûtons une autre version de cette plante potagère, que l'on cultivait parfois entre les rangs de vigne.

      

Il s'agit donc, cette fois, d'asperges blanches, natures ou avec une petite crème légère, en duo avec un joli vin de Gilles Azzoni, Nedjma 2008 (50% viognier, 40% ugni et 10% roussanne), dont le naturel nous emporte au galop et chasse nos doutes!... Un régal!... A peine certains pourraient trouver à cette cuvée un léger défaut, que j'ai tendance à trouver rassurant, du fait du choix du vigneron de ne pas la filtrer, je veux parler bien sur de sa... turbidité!... Et avec un capitaine comme Mathieu ce mois-ci, que pouvait-on espérer de mieux?...