Soirées Poisson, etc...
Nous voilà à la croisée des chemins!... A l'heure, plus exactement, du chassé-croisé!... Juillet prend congé et les aoûtiens sont dans les starting-blocks, pour Barcelone et ailleurs... Les effluves océanes, iodées à souhait, vous titillent l'olfactif... le goémon à marée basse... les oyats de la dune... le court-bouillon pour votre dernière pêche!...
Côté cave, option nature, celle qui bouscule les us et coutumes de nos papilles. Où les doux coteaux de la Vallée de la Loire rejoignent les steppes orientales lointaines!... Prenez des langoustines vivantes. Faites leur prendre un petit bain, histoire de les saisir. Attention!... Une minute après la reprise de l'ébullition, pas plus!... Vous leur proposez de faire équipe avec une mayonnaise crémeuse d'une part et une cuvée Chapeau Melon de Marc Pesnot. Ça décoiffe pas mal, pour tout dire!... Mais, c'est plutôt tonique et bigrement frais!...
Un accord est-ouest négocié ensuite : un filet de daurade, passé au four et juste mouillé d'une petite sauce légère et, non pas un vin des steppes lointaines, mais simplement un chardonnay ouillé, Les Grandes Teppes Vieilles Vignes 2007, de Jean-François Ganevat. Un Côtes du Jura qui mériterait d'être atlantique!... Une fougue océane, un spot qui déferle sur les marnes blanches comme l'écume. Prenez la vague à lame!... Jusqu'au fond du verre!...
Des goûts, des couleurs, des origines diverses, au programme de cette autre soirée. Assiette façon tapas en entrée et jolie découverte avec ce Jerez (ou Xeres ou Sherry, c'est selon!...) de chez Emilio Lustau. Un Puerto Fino très agréable, que l'on pouvait associer à des saveurs aussi variées que saumon fumé et fenouil haché menu, omelettes aux tapenades, verte et noire, ou encore à une émulsion de concombre et noix de coco, voire à du melon et jambon de Parme!...
Le Grand Blanc 2007 d'Henri Milan était ensuite convié à table, pour répondre à une recette de pot-au-feu de thon au beurre d'anchois. Voilà un plat qui me laisse souvent sceptique, notamment par la difficulté à le réussir vraiment... Légumes trop cuits ou pas assez. Poisson trop sec ou rosé. Fort heureusement, le vin nous fit oublier les imperfections de la cuisson du met, avec sa panoplie d'arômes et sa fraîcheur réconfortante. Retrouvé dès le lendemain (les darnes étaient conséquentes!...) avec un Rosé de Chevalier 2009 quasi frappé, dans sa nouvelle livrée class!...
Le dessert, façon verrine, se composait d'une compotée de brugnons jaunes, de mascarpone, d'amandes grillées et de... fraises tagada!... Il faut vivre dangereusement!... Là, nous avons pu apprécier une Malvasia 2009 de la Stoppa, dolce e frizzante, d'Elena Pantaleoni, en Emilie-Romagne, savoureuse et élégante.
Andreas Achenbach
Bateau de pêche dans une mer agitée