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La Pipette aux quatre vins
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La Pipette aux quatre vins
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15 octobre 2010

Marc Pesnot, naturellement Muscadet!...

Après quatre jours pleins de pluie, la région nantaise retrouve une douceur presque hors saison. Plus de 25° annoncés!... Remarquez, pour ceux qui ont encore quelques rangs à vendanger, on ne peut rêver mieux, surtout côté vendangeurs!... C'est bien aussi, pour rencontrer les vignerons "en plein champ", surtout quand l'essentiel d'une belle récolte est déjà rentré.

Octobre avance. Et Marc Pesnot ramasse... ses rouges!... Mais, ne le répétez pas, c'est confidentiel. Pensez-donc, quelques ares d'abouriou, vinifié en macération carbonique. Un millier de bouteilles peut-être, pas de quoi concurrencer Elian Da Ros!... Plutôt une cuvée à picoler entre copains, les soirs de grillades, au printemps ou pour l'été de la St Michel!...

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La Sénéchalière, c'est un village de St Julien de Concelles, sur la route qui mène au Loroux-Bottereau. Au coeur du Muscadet, mais aussi des terres dédiées aux maraîchers nantais, dont l'une des spécialités, la mâche, est devenue pour le moins envahissante. Le domaine représente malgré tout un bel îlot de vignes de 18 ha. Pas de coteau très marqué par ici, la Loire est à quelques centaines de mètres. Néanmoins, on trouve assez peu de terre sur ces parcelles, aux sols très changeants : des schistes blonds, un peu plus loin, ils sont plutôt ardoisiers. On rencontre aussi des galets éoliens.

Ce sont des épiciers nantais qui sont à l'origine du domaine, mais cela ne date pas d'hier. Le bâtiment construit au bord de la route est millésimé 1890. Non loin de là, l'arrière-grand-père de Marc Pesnot était lui-même tonnelier et vigneron. Le vignoble est bien ancré dans ce terroir. Les générations précédentes y ont toujours apporté le plus grand soin, sans apport d'engrais ni d'arsenic. Ici, les jeunes vignes ont environ vingt ans. Les vieilles vignes n'ont pas moins de cinquante ans. La folle blanche (2 ha au total), destinée au gros-plant, affiche soixante-dix ans minimum!...

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Au domaine, tout ou presque s'inscrit dans la tradition et la transmission entre générations. Pourquoi arracher des vieilles vignes, alors qu'elles déterminent l'identité des cuvées et sont dans un registre d'expressions aromatiques originales, propres au lieu? Les rendements, qui ne dépassent guère 30 à 35 hl/ha, sont un gage supplémentaire de qualité.

La véritable originalité, plutôt rare dans la région, c'est le partenariat mis en place depuis une quinzaine d'années avec un groupe japonnais, Nomura, présent dans nombre de secteurs industriels de pointe. A la base, une rencontre, un bon feeling entre Marc Pesnot et le PDG du groupe et les choses se font naturellement, comme dans la vigne, comme au cuvier. Sans éclat, sans campagne de communication tapageuse. D'ailleurs, figurez-vous que depuis deux ans, la moitié des vignes est la propriété du partenaire.

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Depuis quelques millésimes, les amateurs et quelques professionnels ont découvert les vins de la Sénéchalère. Malgré un travail régulier, le succès a tardé. Le tournant semble remonter à 2007, millésime difficile dans la région. Cette année-là, les vendanges laissent le vigneron nantais perplexe... Il décide de ramasser ses melons de Bourgogne en deux passages, afin d'obtenir une plus grande homogénéité de 07102010_026maturité pour chaque parcelle. Il vinifie les cuves séparément, puis les assemble après dégustation. Et là, alors que tout le monde se lamente en Pays Nantais, les retours sont tout à fait positifs. Depuis, cette logique est respectée chaque année et le succès ne se dément pas.

Les cuvées de base sont au nombre de deux : La Bohème, issue des vignes plus jeunes (35 ans en moyenne quand même!) et Miss Terre, avec les vieilles vignes uniquement, dont certaines complantées en sélection massale atteignent 80 ans, auxquelles on peut donc adjoindre la Folle Blanche, vendangée en une seule fois, à 11,8° (un record pour ce cépage!) en 2010. Ajoutons au passage la rare Nuitage, issue d'une macération carbonique d'une nuit ou encore Chapeau Melon, ayant subi une longue macération et conservant une pointe de gaz.

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La nouveauté de l'année au domaine, c'est une parcelle récupérée au cours de l'hiver dernier, qui donnera bientôt une nouvelle sélection parcellaire : Les Bretèches. Un secteur situé sur une sorte de dôme, bien ventilé. Particularité : la roche qui affleure par endroit, est d'origine mal définie et en cours d'analyse. Visuellement, une roche noire, dense, avec beaucoup d'éclats de mica, un peu ferrugineuse. Les premières vendanges de 2010 y ont donné un jus foncé, avec des notes légèrement tourbées. Un terroir à comprendre, mais qui donne beaucoup d'espoirs au vigneron. A suivre!...

Le succès évoqué plus haut complique la donne pour l'amateur de passage. Pour tout dire, les cuvées disponibles, d'une année sur l'autre, sont peu nombreuses. Mais, la visite vaut le détour. Marc Pesnot n'est pas du genre à (ab)user de la langue de bois. Son analyse des pratiques en vigueur dans le vignoble, largement teintée d'humour, parfois corrosif, ne manque pas de nous éclairer. Ce vigneron fait du Muscadet. Un autre Muscadet. Sans revendiquer de label ou de méthodologie pointue. Et ça fait parfois du bien de se laisser porter par... le naturel!...

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Commentaires
L
Bonjour,<br /> Je vien de goûter votre Muscadet 2010 La Bohème. Extraordinaire, très digeste et différent de tout ce que j'ai goûté ici. À boire sans modération! Merci pour ce produit.<br /> <br /> Francis Lavaud
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